Les Français se rappellent les victimes de Beslan

Les Français se rappellent les victimes de Beslan
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Il y a 10 ans, le 1er septembre (premier jour de la rentrée en Russie) 2004 un groupe de terroristes tchétchènes s’empare de l’école № 1 de Beslan, ville d'Ossétie-du-Nord.

La plupart d’otages sont les enfants. Le siège dure trois jours sans eau, ni nourriture, sous les menaces constantes, peur au ventre… Brusquement une explosion provoque une panique chez des otages. Les terroristes commencent à tirer sur les écoliers qui essayent de quitter le bâtiment déjà encerclé par les forces spéciales russes. Le siège est levé, c’est le dénouement.

Mais la tragédie a emporté la vie de 344 civils dont 186 enfants. Quelque 900 survivants sont tous atteints de pathologies physiques et psychologiques.

L’histoire digne d’un thriller s’est produite dans la vie réelle et a horrifié le monde entier. Hélas, ce n’est pas le seul attentat d’une telle cruauté qui a eu lieu dans les années 2000. En la Russie seule, on décompte des dizaines d’attentats tous les ans. Les derniers les plus graves et les plus médiatisés se sont produits à Volgograd, la veille des JO à Sotchi. Les explosions dans le bus, à la gare et dans le tram ont fait quelque 40 morts et 80 blessés.

Tout cela pour dire que le terrorisme mondial est l’un des fléaux principaux de notre époque. Et ce n’est pas à un pays isolé de le combattre car le phénomène est en train d’atteindre une nouvelle dimension, et ce « grâce », entre autres, à la politique irresponsable au Proche Orient des Occidentaux, les Etats-Unis en tête.

Ce qui est le plus incroyable, c’est que dans le contexte actuel terrifiant les USA et les pays européens sont en train de réduire la coopération avec la Russie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme… Les Occidentaux cherchent les ennemis là où ils ne les trouveront pas. Si on continue de la sorte, notre vie ne sera autre qu’un cauchemar, car les combattants du djihad ont déjà déterré leur hache de guerre !

Il reste tout de même en Europe des associations comme, par exemple, l’association France Europe Beslanqui honorent la mémoire des victimes du terrorisme, y compris celles de la Russie. A la veille du dixième anniversaire de l’attentat de Beslan, nous avons contacté Christian Maton, président de France Europe Beslan,qui nous a parlé de l’activité de son organisation, ainsi que des initiatives qui sont entreprises au niveau européen dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de l’aide aux victimes des attentats.

Christian Maton. L’association en tant que forme juridique a été créée il n’y a pas très longtemps, en 2010. Mais tous les membres de notre association œuvrent pour les victimes du terrorisme, notamment de Beslan depuis 2005. Nous nous occupons des victimes du terrorisme en Fédération de Russie et principalement, des enfants. Mais nous avons des partenaires en Russie. Nous avons conclu des accords de partenariat avec trois associations russes. Il s’agit de l’association Nord-Ost qui concerne l’attentat du théâtre de la Doubrovka à Moscou. Il s’agit des Mères de Beslan. C’est donc une des associations qui représente les victimes de l’attentat de Beslan. Et nous sommes aussi partenaire d’une association qui s’appelle Volga-Don qui concerne un attentat qui a eu lieu dans la ville de Volgodonsk.

LVdlR. En quoi consiste l’activité de votre association ?

Ch.M. Notre but c’est d’aider les victimes au sens général. Une des premières choses que nous faisons, c’est le devoir de mémoire. Nous faisons des cérémonies. Chaque année je vais à Moscou au mois d’octobre pour les cérémonies concernant l’attentat du théâtre de la Doubrovka. En France, nous faisons des cérémonies concernant Beslan. Et il y aura une cérémonie demain. La deuxième chose, c’est d’intervenir au niveau des instances européennes, notamment de la Commission européenne pour faire en sorte que, sur le plan législatif, il y ait des lois en faveur des victimes du terrorisme. On commence à se faire connaître. Notre organisation est notamment partenaire d’une association qui s’appelle l’Association française des victimes du terrorisme qui est dirigée par Guillaume Denoix de Saint Marc. Avec cette association nous intervenons dans tous les colloques, nous participons aux congrès surtout organisés par la Commission européenne pour faire évoluer les lois en faveur des victimes. Pour que les victimes soient indemnisées.

LVdlR. Comment allez-vous commémorer le dixième anniversaire de l’attentat à Beslan cette année ?

Ch.M. Cette année nous allons faire une messe. Les Russes appellent cela Panikhida. Elle va se dérouler à l’Eglise orthodoxe Saint-Serge à Paris. A cette cérémonie participera aussi l’Association française des victimes du terrorismeet nous attendons beaucoup de monde.

LVdlR. Le terrorisme mondial est aujourd’hui l’un des défis les plus effrayants que la communauté internationale doit relever, n’est-ce pas ? Quel est son visage ?

Ch.M. Je dirais que le visage du terrorisme est très varié. L’actualité aujourd’hui est les chrétiens d’Orient qui se font massacrer par des terroristes dont les objectifs sont surtout de créer des Etats islamiques. Je pense notamment aux chrétiens de l’Irak, de la Syrie. Il nous arrive à nous France Europe Beslande participer à des manifestations de soutien aux chrétiens d’Orient. Nous estimons que ce qui arrive aux chrétiens aujourd’hui est totalement inadmissible.

Mais ce qu’il faut également voir, c’est que la majorité des victimes du terrorisme sont des musulmans. Si on regarde tous les actes terroristes, que ça soit en Inde ou au Pakistan, en termes quantitatifs, la majorité des victimes sont des musulmans. Mais les principaux auteurs des actes terroristes sont aussi des musulmans - islamistes.

LVdlR. Justement on voit les organisations islamistes répandre leur activité. L’une des principales menaces aujourd’hui est l’Etat islamique. Et l’on sait qu’il y a des Européens qui font partie de cette organisation. Pourquoi ces Européens abandonnent les valeurs européennes au nom du djihad, qu’en pensez-vous ?

Ch.M. Oui, en France il y a des jeunes français issus de la communauté musulmane qui sont partis soutenir les terroristes. Ces jeunes, qui proviennent souvent des milieux défavorisés, se font convaincre d’aller soutenir ces terroristes.

LVdlR. Comment peut-on donc lutter contre ce fléau ?

Ch.M. Nous participons aussi à différentes réunions de lutte contre la radicalisation. Il y a notamment une entité RAN qui est créée par la Commission européenne, et elle se décline en différents pôles. Il y a des pôles qui concernent la justice, la police, la santé, les victimes du terrorisme... A ce titre, plusieurs organisations en France participent à ces congrès dont l’objet est de lutter contre la radicalisation, c’est-à-dire, comment faire pour que ces jeunes notamment d’origine musulmane ne soient pas tentés d’aller rejoindre les terroristes au Moyen-Orient. Ça consiste en différentes actions. Une des actions consiste à faire des publications sur les réseaux sociaux pour montrer à ces jeunes futurs djihadistes que le terrorisme n’est pas une solution et que c’est une chose qu’il faut à tout prix éviter. Et surtout leur dire de ne pas se laisser convaincre par ces djihadistes. La majorité de ces jeunes sont recrutés via internet. Nous faisons donc des actions au niveau d’internet pour contrer la communication des djihadistes.

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