Rassemblés en apparence

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L’édition 2014 de l’université d’été du parti socialiste qui s’est déroulée à La Rochelle ce weekend a été marquée par une atmosphère de méfiance.

Le rassemblement des socialistes a eu lieu quelques jours à peine après la nomination du nouveau gouvernement par Manuel Valls ce qui a contribué à transformer cet événement qui était anciennement destiné à des échanges sur la politique en une démonstration du gouvernement et de la gouvernance. Le but principal du premier ministre était de fédérer son parti bouleversé par des divergences internes ce qu’il a réussit à faire qu’en apparence.

Son discours en clôture de ce meeting socialiste était en effet centré sur le fait que tous les membres du parti doivent se rassembler derrière le président et le gouvernement. Le premier ministre a souligné que le chef de l’état mérite et a le besoin de la loyauté des membres de son parti et qu’en se divisant on se détourne des Français. Cette partie du discours va complétement à contre sens de ce que désirent les membres dissidents du PS qui affirment que le gouvernement tire une ligne trop stricte et n’écoute pas les élus et donc par conséquent ce même peuple duquel il ne voudrait pas se détourner. C’est ce qu’a souligné le député frondeur Christian Paul en disant que le premier ministre est venu pour convaincre et qu’ils voudraient qu’il sache plus écouter.

Manuel Valls a néanmoins évité les dérapages en excluant tous les thèmes sensibles comme la politique économique, il a tout de même implicitement confirmé qu’elle restera la même car il est persuadé qu’on est sur la bonne voie, qu’il ne lâchera rien et qu’il n’y aura ni virage, ni tournant.

Bien que le rassemblement a été clôturé en douceur, l’atmosphère de défiance était bien là et on l’a bien vue dès l’arrivé du premier ministre à La Rochelle samedi. C’est avec les cris « Valls démission » que le premier ministre a été accueilli ici sur le lieu qui depuis des années marque la rentrée du PS. La suite de la journée n’a pas été de tout repos non plus, premièrement Martine Aubry l’une des grandes absentes du meeting, s’est indigné que la mesure de la loi Duflot concernant l’encadrement des loyers ne sera pas appliquée à Lille et a rappelé au premier ministre que c’était un engagement de campagne du président. Deuxièmement c’est Christiane Taubira qui a encore fait parler d’elle en se rendant à la réunion des dissidents socialistes et bien que la ministre de la justice s’est justifiée en disant qu’elle avait le droit d’écouter ce qu’avaient à dire les frondeurs, cet intérêt de sa part tombe assez mal à l’heure où le gouvernement tente d’afficher une cohésion parfaite.

Sur la forme Manuel Valls a su garder la face du parti, mais au fond on sent bien que les divergences sont toujours présentes.

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