С'est le constat que l'on peut faire en analysant les dernières nouvelles de l'Europe. L'Ukraine qui ne survit économiquement aujourd'hui que grâce aux subventions européennes rêve de gonfler les rangs des membres « secondaires » et les plus démunis de l'Europe unie.
D'autre part, tout comme la Norvège qui a refusé l'adhésion à l'union par deux fois, en 1972 et 1994, l'Islande vient de renoncer officiellement à sa candidature à l'UE. Le Ministère des affaires étrangères du pays a expliqué dans son communiqué que «les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne ». En effet, l'Islande est l'un des pays européens qui s'en est le mieux sortie de la crise financière qui a frappé le monde en 2008. Selon l'institut statistique national, l'activité économique de l'Islande a dépassé en 2014 son niveau d'avant la crise. Grâce à une croissance de 1,9%, le produit intérieur brut y a battu l'an dernier son record qui datait de 2008 alors qu'en zone euro, la croissance n'a été que de 0,9%.
François Asselineau, ancien de HEC, énarque puis haut fonctionnaire au ministère des Finances, fondateur du parti UPR (« Union populaire républicaine ») et son président actuel a aimablement consenti à nous faire part de sa vision de l'Europe et des raisons de l'adieu islandais.
François Asselineau. Il est certain que dans les décisions qui ont été prises il y a à la fois des décisions de nature politique et celles de nature économique. Du point de vue politique, l'Islande est un pays qui a beaucoup revendiqué son indépendance. C'est un peuple courageux, de guerriers, de combattants à l'origine. C'est un peuple de vikings qui ont créé entre le IXe et le XIIIe siècles un Etat libre islandais. Ensuite ils ont fait une guerre d'indépendance dès le XIXe siècle. C'est un peuple qui a quand même toujours beaucoup tenu à sa liberté. Mais c'est vrai qu'il y a aussi des questions économiques, en particulier tout ce qui concerne la pêche. Or, la politique européenne en matière de pêche est extrêmement contraignante et aurait été très contreproductive pour l'économie islandaise. Et il y a les mesures de rétorsions qui ont été prises par la Russie suite aux sanctions prises par l'UE. Je suppose que l'Islande ait dû faire ces calculs et s'est rendu compte que de participer à ces sanctions contre la Russie serait très négatif. Le Premier ministre islandais actuel a fait une partie de ses études à Moscou mais aussi dans d'autres pays. C'est quelqu'un qui doit avoir l'esprit ouvert et une vision de la Russie qui ne correspond pas du tout à la propagande qui est assénée aux populations occidentales depuis un certain nombre de mois contre la Russie.
François Asselineau. Du point de vue de la démographie, du point de vue de la superficie, du point de vue du PIB, l'Islande est parmi les petits pays du monde. Ce qui est intéressant, c'est de voir que ce pays décide de ne pas entrer dans l'UE après avoir fait ces calculs. Cela contredit la propagande que nous subissons depuis des décennies qui consistent à dire aux peuples européens et en particulier aux Français que nous devrions renoncer à notre indépendance, à notre souveraineté nationale, que ça serait quelque chose d'absolument obligatoire et fatal pour pouvoir survivre dans le monde d'aujourd'hui. On peut très bien être un petit pays et rester indépendant. Je signale au passage que le PIB par habitant de l'Islande est un peu supérieur au PIB par habitant de la France. Maintenant les islandais reconnaissent une forte croissance. Il n'y a aucune corrélation, aucun lien entre la taille d'un Etat et la richesse et le bonheur de ses habitants. Selon l'Indice de développement humain qui est calculé par l'ONU, on s'aperçoit qu'en Europe les pays qui arrivent en tête ce sont la Norvège, l'Islande, la Suisse, c'est-à-dire trois pays européens qui ont refusé d'entrer dans l'UE et qui sont plus petits que la France…
Sputnik. Quelles solutions voyez-vous, votre parti l'UPR (Union Populaire Républicaine), à l'impasse dans laquelle se trouve actuellement l'UE?
Nous nous proposons de sortir de l'UE, de la zone euro et de l'OTAN par l'article 50 du Traité de l'UE et par l'article 13 du Traité de l'Atlantique Nord. En France, tous les partis politiques qui critiquent l'UE proposent tous une autre Europe et aucun de ces partis, y compris le FN, ne propose ce que nous proposons, de sortir de l'UE par l'article 50. Tous ces partis en France, comme un peu partout en Europe, ne s'attaquent pas à la racine du problème. »