Banque des BRICS: un défi lancé à l’ordre mondial?

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Les BRICS ont lancé leur banque de développement, avait titré le Monde en juillet 2014, présentant cette nouvelle institution comme une sorte d’alternative au FMI et à la Banque mondiale.

Basée à Shangaï, censée mettre en cohésion les intérêts de pays très différents, de la Chine à l'Inde en passant par la Russie, son existence pousse un an plus tard à nous poser deux questions fondamentales. Primo, devrait-on toujours continuer à raisonner en termes d'alternative sans songer à un rapport de complémentarité ou de supplémentarité? Secundo, est-ce que la Banque des BRICS a les moyens de ses ambitions en tenant compte du capital réel dont elle dispose ainsi que de son pouvoir réel d'influence sur les marchés financiers? Julien Marcilly, économiste en chef de Coface, a bien voulu éclairer nos lanternes dans l'optique du 7ème sommet des BRICS qui a lieu en ce moment.

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Pour mieux comprendre la visée de cette Banque à vocation alternative, il faut rappeler que ce qui réunit les pays inclus dans l'acronyme de Goldman Sachs — BRICS — c'est avant tout la mise en commun de leur dynamisme de croissance. Avec le temps, cette dynamique similaire a posé les fondements d'une coopé-ration économique des plus étroites doublée d'un rapprochement politique dont le sommet est le reflet par excellence.

Côté investissements, la Banque ne semble en être qu'à ses balbutiements. S'il est vrai qu'elle privilégie (pour l'heure) le domaine de l'infrastructure, son champ d'action reste réduit du fait d'un capital relativement faible. M. Marcilly en déduit la portée plutôt symbolique de l'institution même si, clairement, la diminution des contraites liées aux investissements dans les pays émergents est déjà en soi un facteur de développement à ne pas sous-estimer.

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Initialement conçue comme une alternative d'envergure aux grandes institutions financières mondiales, la Banque serait plutôt un complément à la Banque mondiale et au FMI. Selon notre expert, elle ne saurait être donc perçue comme un défi à ces dernières même si, objectivement, son existence découle a en partie été motivée par leurs multiples insuffisances: « cela fait des années que le poids des grands pays émergents dans les organismes décisionnels des organisations internationales est insuffisant. Si certaines réformes ont été engagées par la Banque mondiale, elles ne concernent pas le FMI ». Ce point faible qui est le point fort de la Banque des BRICS est cependant nuancé par la divergence de leurs intérêts. Nous voyons d'un côté une Russie qui aspire à faire contrepoids au G-8 et d'un autre l'Afrique du Sud plus occupée à contrer la volatilité des marchés de change. Cette absence de convergence invalide la capacité de la Banque des BRICS a influer d'une manière sensible sur les marchés financiers.

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