Du fait de son statut d'économie partiellement dirigée, la République populaire de Chine est soumise à de nombreuses restrictions d'exportations et taxes anti-dumping de la part de l'Union. Les charges en question sont censées protéger l'emploi et les industries européens contre une concurrence chinoise « non réglementée »: bas salaires, absence de protection sociale et de contraintes administratives. En d'autres termes: si une nouvelle classification technique était octroyée à la Chine, elle affecterait considérablement la compétitivité de l'Europe et affaiblirait les économies nationales encore fragiles.
La Chine ne satisfait qu'un des 5 critères de l'Union européenne nécessaires pour pouvoir être considérée comme une économie de marché. Charles Sannat, diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques, témoigne: "Il s'agit, d'abord, de l'intervention de l'Etat. La Chine doit garantir un traitement qui soit le même pour toutes les entreprises, qu'elles soient nationales ou non. Ensuite, la Chine doit mettre en place ce qu'on appelle le gouvernement d'entreprise. Outre cela, le pays doit garantir le droit de la propriété et avoir un véritable droit à la faillite. Le secteur financier, lui, doit être ouvert. Depuis quelques années, on constate une certaine internationalisation. Par exemple, un accord vient d'être signé entre Euronext et le Shanghai Stock Exchange pour exploiter les marchés financiers ensemble". Selon lui, "nous faisons face à une véritable volonté d'internationaliser, d'ouvrir le monde, de globaliser l'économie au maximum. Il n'y aurait pas de mondialisation sans une intégration totale de la Chine, de l'Inde et de la Russie dans l'économie mondiale. L'impression est très forte parce que le monde est devenu le terrain de jeu de grandes multinationales qui ont une puissance de frappe colossale par rapport aux petits Etats".Or, les grandes puissances, dont les Etats-Unis qui craignaient que la Chine ne se rapproche de la Russie et des BRICS, soutiennent désormais sa demande de se faire octroyer le statut de MES. Mais ils semblent accepter, en contrepartie, la perte de près de 3,5 millions d'emplois face à une concurrence déloyale de millions de salariés et de produits à bas prix. Selon les estimations de l'Economic Policy Institute, ce sont les industries les plus compétitives qui seraient touchées: construction automobile, aciérie, céramique, pâtes et papiers, verre, aluminium. "L'une des raisons pour lesquelles le chômage ne peut structurellement pas baisser en France comme ailleurs en Occident, c'est parce que vous avez des pressions extrêmement fortes des pays low-cost," rappelle Charles Sannat.
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