Après 27 ans d'existence, quel bilan pour la réunion 5+5?
Le groupe 5+5 organise des conférences des ministres des pays concernés, pratiquement dans tous les domaines d'intérêts communs. La lutte contre le terrorisme, la lutte contre le crime organisé, la lutte contre l'immigration illégale, la coopération dans le domaine de la protection civile et des collectivités locales, l'éducation, l'enseignement supérieur, la recherche scientifique, l'eau, l'environnement et les énergies renouvelables et le le tourisme. A voir l'étendue des secteurs de coopération, on s'attendrait à des niveaux d'échanges et d'intégrations importants. Or ce n'est pas le cas.Lors de l'allocution qu'il a prononcée dimanche à ce sommet, le ministre des affaires Etrangères et de la Coopération internationale marocain, Nasser Bourita, abordant la question du développement économique et social inclusif et partagé, a mis l'accent sur le «contraste invraisemblable» entre l'intégration économique au Nord et au Sud de la Méditerranée occidentale, précisant que si les partenaires du Nord se caractérisaient par une forte intégration économique (plus de 70%), au Sud, au contraire, les pays du Maghreb formaient l'une des régions les moins intégrées du monde (moins de 5%).
«L'écart entre les deux rives est, donc, réel. Mais, le gap au sein même de la rive Sud est désolant», a déploré le chef de la diplomatie marocaine, ajoutant que cette situation «nous appelle à un engagement plus fort, pour une approche novatrice, inclusive et durable en matière de développement des échanges, d'investissement et d'emploi», a-t-il fait remarquer.
Il a mis en exergue la nécessité que les problèmes des jeunes, comme le chômage de masse, soient pris en charge par un «Agenda régional pour la jeunesse» auquel sera inscrite la réalisation de projets concrets et novateurs.
De son coté, lors d'une conférence, tenue les 19 et 20 décembre à Tunis pour dresser un état des lieux des échanges commerciaux dans l'espace de l'UMA (Union du Maghreb Arabe), dont font partie l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, Taieb Baccouche, qui en est le secrétaire général depuis le 5 mai 2016, avait fait savoir que les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb ne dépassent pas le taux de 5%, un pourcentage assez faible comparé au taux des échanges commerciaux entre ces derniers et l'Union européenne qui a dépassé les 90%, qui sont pour l'essentiel des importations.Ce sont ces résultats en faveur des européens qui font dire à Khaled Chagraoui, directeur du Centre d'Études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES-Center), à propos des résultats du 14ème Dialogue 5+5, dans un entretien accordé au journal francophone marocain, Libération: « c'est une rencontre mise en place par l'Europe pour servir ses intérêts stratégiques et y apporter les réponses qui les satisfassent à un moment où la coopération et la collaboration entre les pays du Sud de la Méditerranée fait défaut».
Cet amer constat, celui d'une coopération Nord-Sud à sens unique et d'une économie maghrébine faible fait, les pays de l'UMA, qui possèdent d'énormes potentiels, humains et matériels ont toutes les chances de développer une économie régionale intégrée, en comptant avant tout sur eux-mêmes, et ensuite en s'ouvrant à l'Europe, aux USA et aux puissances émergentes telles que la Russie et la Chine.
Tourner la page des différends pour ouvrir l'horizon du développement
La question de l'énergie et de l'eau. L'Algérie et la Libye sont d'importants producteurs d'hydrocarbures ce que ne sont pas la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie. Étant situés au milieu du Maghreb, ils pourraient fournir des énergies fossiles, pétrole et, surtout, gaz, bon marché à leurs voisins en faisant passer leurs oléoducs qui partent vers l'Europe par la Tunisie et le Maroc. Le Maroc et l'Algérie pourraient mettre en commun leurs installations
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