Le variant «double mutant» à l’origine d’un récent pic épidémique en Inde, selon un épidémiologiste

© REUTERS / FRANCIS MASCARENHASBombay lors de la pandémie, le 17 mars 2021
Bombay lors de la pandémie, le 17 mars 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 21.04.2021
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Six jours au-dessus des 200.000 cas de Covid-19 dépistés en 24 heures: l’Inde connait un pic épidémique sévère, dû au variant «double mutant», explique un chercheur indien à Ouest-France.

Avec 273.810 contaminations supplémentaires lundi 19 avril et 259.170 le lendemain, le coronavirus continue de sévir en Inde, portant le nombre total de cas dépistés depuis le début de la pandémie à 15.321.089.

Interviewé par Ouest-France, Gautam Menon, professeur et chercheur sur les maladies infectieuses en Inde, se dit de plus en plus persuadé du fait que «c’est le [variant] double mutant qui est à l’origine de ce pic soudain».

Les autorités sanitaires constatent une augmentation des cas sur l’ensemble du pays simultanément, ce qui cause des brèches dans le système de santé, signale-t-il. Dans divers endroits de l’Inde, on entend parler d’une pénurie de bouteilles d’oxygène, de lits en soins intensifs et de lits ordinaires, de certains médicaments.

Dans le même temps, les malades admis à l’hôpital sont plus souvent jeunes, et atteints de formes plus graves, pointe Venkat Ramesh, consultant spécialisé dans les maladies infectieuses à l’hôpital Apollo d’Hyderabad.

«Dans certains cas, nous voyons de jeunes patients souffrant même de ce que l’on appelle une maladie critique où ils ont besoin de grandes quantités d’oxygène ou sont sous respirateur», poursuit-il pour Ouest-France.

«Variant d’intérêt»

Le 20 avril est le sixième jour consécutif que le nombre de cas d’infection en Inde se maintient au-dessus des 200.000.

Le variant B.1.617, qui présente une double mutation et a été détecté en Inde en 2020, pourrait entraîner une «transmissibilité accrue» et même une «neutralisation réduite», a indiqué Maria van Kerkhove, responsable technique Covid-19 à l'Organisation mondiale de la Santé.

Les deux mutations en question, E484Q et L452R, ont été découvertes dans des variantes plus contagieuses dans le monde, a précisé Mme Van Kerkhove. Or, le variant est toujours qualifié de «variant d’intérêt» par l’OMS, et ne déclenche pas en conséquence de mobilisation spéciale.

«Le fait d'avoir deux de ces mutations, qui ont été observées dans d'autres variants dans le monde, est préoccupant, car il y a une similitude dans ces mutations qui confèrent une transmissibilité accrue, et certaines de ces mutations entraînent également une neutralisation réduite, ce qui peut avoir un impact sur nos contre-mesures, y compris les vaccins», a-t-elle déclaré.

Ce variant est présent «dans toute l'Asie et l'Amérique du Nord», selon la responsable.

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