Les antiquités comme un front d'action politique

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Il y a 90 ans, le 26 octobre 1920 le chef du gouvernement soviétique Vladimir Lénine a signé un des documents historiques les plus controversés "Sur la vente des antiquités à l'étranger".

Il y a 90 ans, le 26 octobre 1920 le chef du gouvernement soviétique Vladimir Lénine a signé un des documents historiques les plus controversés "Sur la vente des antiquités à l'étranger". Le pays qui venait d'en finir avec la sanglante guerre civile après la révolution de 1917 avait un besoin urgent d'argent.

Il y a un point de vue, selon lequel Lénine a signé ce décret en vue de légaliser et d'établir le contrôle sur le commerce des biens culturels, expropriés et nationalisés par les Bolchéviks. Quoi qu'il en soit, ce décret n'a pas empêché le gaspillage du patrimoine de l'empire russe. Les ventes des biens culturels russes, y compris aux enchères à l'étranger, ont duré jusqu'à la fin des années 1930, en portant un préjudice irréparable aux grandes collections des musées.

Et, néanmoins, "il ne faut pas considérer ce décret comme une voie ouverte aux ventes, car ce serait exagéré", affirme dans l'interview à la Voix de la Russie la chef du secteur des fonds de manuscrits et de documents des musées du Kremlin de Moscou, Tatiana Toutova.

"Aux époques de révolutions les nouvelles autorités tentent d'en finir avec le patrimoine du passé et en tirer le maximum de gain. C'était en France sous Louis XIV, en Angleterre sous Cromwell, en Allemagne lors de la sécularisation des valeurs ecclésiastiques au début du XIX siècle, et en Russie les employés des musées tentaient de l'empêcher aux bolcheviks. Heureusement, les autorités en 1917 comportaient des personnalités de la culture comme Anatoli Lounatcharski. En été 1920 encore avant la publication de ce décret le gouvernement a pris la décision sur "la confiscation péremptoire des biens de haute valeur des musées". Anatoli Lounatcharski a tout de suite catégoriquement protesté et la décision a été corrigée. Le décret corrigé concernait désormais seulement les antiquités, ne touchant pas aux musées. C'était une petite victoire pour les employés des musées aussi."

Ainsi, la vente massive des biens culturels qu'on voulait entamer aussitôt après la révolution a été prévenue. Mais qu'est-ce qui se passait alors conformément au fameux décret? On créait des structures spéciales qui s'occupaient de l'achat des antiquités sur le marché privé pour les vendre à l'étranger.

Les historiens avouent qu'aucun autre pays au début du XX siècle ne possédait une telle quantité de biens culturels dans les églises, monastères, musées, palais et domaines privés que la Russie. Oui, une part importante de ce trésor nationalisé a été perdue. Mais ce qu'on a réussi à sauvegarder, souvent par miracle et même au prix de sa vie, reste un des plus grands patrimoines culturels du monde.

Aujourd'hui la Russie comme tout pays civilisé a des lois qui règlent le commerce d'antiquités et empêche au maximum la création d'un marché noir d'antiquités. Ces nouvelles lois protègent premièrement les fonds des musées.

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