Les films d’Andreï Tarkovski : visualisation de l’âme

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« Le cinéma pour moi est une occupation morale et non pas une profession », disait le grand réalisateur russe Andreï Tarkovski. Le célèbre cinéaste aurait eu 80 ans le 4 avril.

« La découverte des premiers films de Tarkovski était pour moi un miracle. Je me suis trouvé devant la porte d’une pièce dont je n’avais pas de clé et où je ne pouvais pas pénétrer, tandis qu’il y agissait légèrement. J’ai ressenti un soutien : quelqu’un pouvait déjà exprimer ce dont je rêvais toujours de parler », a indiqué le réalisateur suédois Ingmar Bergman décrivant  ses impressions des films de Tarkovski.

Diaporama: Le miroir de l’âme d’Andreï Tarkovski

Andreï Tarkovski a été reconnu premièrement à l’étranger, tendance très répandue dans l’histoire de la culture russe. Tous ses films ont été décorés lors de différents festivals cinématographiques internationaux, notamment de Venise et de Cannes.

Tous ses longs métrages, dont le drame historique et religieux « Andreï Roubliov », le film de science-fiction « Solaris », la fantaisie autobiographique « Le Miroir », représentent le patrimoine d’Andreï Tarkovski.

« Dans ses films, il restait toujours lui-même malgré ces difficultés incroyables qu’il avait dû surmonter, cette pression idéologique qu’il subissait avec la sortie de chaque nouveau film dans l’Union soviétique.  C’était un artiste-militant qui défendait son œuvre. Et il arrivait toujours à créer les films qu’il avait conçus, c’est incroyable ! », estime la sœur du réalisateur Marina Tarkovskaïa.

« Un talent acharné », a indiqué le réalisateur russe Andreï Kontchalovski en parlant d’Andreï Tarkovski. Il a était son ami proche, ils travaillaient souvent ensemble.

« Tarkovski a été toujours beaucoup discuté, dès son apparition : « provocateur », « perçant », « irréconciliable », « sans compromis ». Il a été découvert après le film L’Enfance d’Ivan. Et le monde a prononcé : « c’est le nouveau style qui naisse ! », raconte M. Kontchalovski.

Ce nouveau style de Tarkovski comprenait des moyens de la peinture classique, de la musique et de la poésie. « C’était déjà plus qu’un cinéma », a indiqué le réalisateur russe Pavel Lounguine dans une interview accordée à la Voix de la Russie

« Tarkovski a inventé une nouvelle langue cinématographique. Il cherchait des incarnations visuelles de ce qu’on appelle « l’âme humaine ».  Il était symbole de la liberté de la création, le premier réalisateur soviétique qui a mis en relief la liberté de l’artiste. Il est parti à l’étranger à la recherche de cette liberté. C’est peut-être le plus important réalisateur russe du XXème siècle ».

Deux films brillants de Tarkovski c’est Nostalghuia et la Sacrifice. Krzysztof Zanussi, metteur en scène polonais et ami de Tarkovski écrit : «Je suis beaucoup impressionné par cette manière adoptée par Andrei, le plus russe des tous les réalisateurs russes, lorsqu’il s’était trouvé face à l’Occident. Il a apporté dans son art ce qu’il manquait le plus : la mesure spirituelle du monde, la transcendance, la sensation de l’infini. La perception de l’œuvre de Tarkovski est toujours difficile. C’était un défi. Mais les cinémas contemporains reviennent jusqu’à présent à ses films qui servent aux nouveaux spectateurs de moyen de l’initiation dans les mystères de l’Etre ».

Andrei Tarkovski comprenait sous le mystère de l’Etre la vérité sur cet Etre. « Pendant son séjour sur la Terre, tout artiste trouve et laisse après lui un petit morceau de la vérité sur la civilisation, sur l’humanité », a indiqué le réalisateur dans sa dernière interview.

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