Les fouilles archéologique clandestines effectuées dans la Syrie en guerre constituent une menace "fatale" pour le patrimoine culturel du pays, rapporte jeudi l'agence Associated Press, citant le sous-directeur général de l'UNESCO Francesco Bandarin.
Selon lui, des fouilles sauvages sont pratiquées dans les célèbres sites archéologiques de Mari, d'Ebla, de Palmyre et d'Apamée.
"Toutes ces villes antiques sont affectées par ce phénomène, et dans certaines d'entre elles, il a acquis une ampleur incroyable", a indiqué M. Bandarin, ajoutant que "le site d'Apamée était complètement détruit".
Les objets découverts lors de ces expéditions illégales sont extraits en contrebande de Syrie pour être vendus sur le marché international, a expliqué le diplomate. Pour y mettre un terme, l'UNESCO organise des formations spéciales à l'intention des douaniers et des policiers des pays voisins de la Syrie, mais ces mesures s'avèrent insuffisantes.
A cette occasion, l'UNESCO envisage de lancer d'ici quelques mois un programme visant à sauvegarder le patrimoine culturel syrien. Un bureau sera ouvert à Beyrouth pour coordonner ces efforts. L'Union européenne a déjà débloqué 2,5 millions d'euros à cet effet.
En 2013, l'UNESCO a inclus tous les sites syriens classés au patrimoine mondial dans la liste des monuments en péril. Il s'agit notamment de l'ancienne ville de Damas, de l'ancienne ville d'Alep, des monuments archéologiques de Palmyre, de l'ancienne ville de Bosra, du site réunissant le château du Crac des Chevaliers et la forteresse de Saladin, ainsi que des villages antiques du Nord de la Syrie.
