Le principal sous-marin du projet 885 a été mis en chantier en 1993, mais à cause du manque de financement, les travaux ont stagné pendant pratiquement les 10 années suivantes. Avec l’augmentation du budget alloué à la défense, la construction du bâtiment a pu être achevée avec la modernisation de l’équipement militaire sur les navires, ce qui a retardé les délais de construction.
En juin 2011, les travaux sur le Severodvinsk se sont terminés et le sous-marin a subi une série de tests en mer. Certains armements étaient installés sur ce bateau pour la première fois. Il s’agit notamment du système hydroacoustique Irtych-Amphora avec une antenne sphérique de grand diamètre, placé sur la proue du navire, comme cela est généralement pratiqué sur les navires américains. Cette solution permet d'améliorer le rendement du système. L'utilisation d’une telle antenne a amené les concepteurs à changer l'emplacement des tubes lance-torpilles qui ont été déplacés dans la partie centrale.
Le système de missiles constitue l’arme principale du sous-marin. Ces huit lanceurs universels sont interchangeables avec les missiles de 24 différentes catégories : les missiles antinavire supersoniques Onyx, divers missiles, les missiles-torpilleurs du complexe Calibre, et les missiles de croisière stratégiques Granat. Cette gamme d’armements permet aux navires du projet 885 de devenir multifonctionnels et d'accomplir des missions différentes.
Mais ces performances se répercutent sur le prix élevé du navire, qui dépasse 3 milliards de dollars l'unité. Son prix pourrait toutefois baisser de 20 % à 30 %, ce qui le rendrait plus abordable pour les forces armées. Toutefois cela ne permettra pas de résoudre le problème du manque de sous-marins dans la flotte russe exclusivement grâce aux grands navires d'un coût élevé.
La réparation et la modernisation des sous-marins nucléaires construits à l’époque soviétique ne peut soutenir que partiellement la flotte russe. La ressource de ces navires n’est pas inépuisable. Quant à leur modernisation complète, elle nécessite des fonds considérables. La solution pourrait résider dans la construction d’un sous-marin d'un projet nouveau, qui aurait le même équipement de base que les sous-marins Yassen, mais dont les dimensions seraient moins importantes.
Une autre solution consisterait à économiser sur l’armement. Il n’est pas toujours indispensable d’avoir 10 tubes lance-torpilles et 8 lanceurs universels, dont chacun peut contenir jusqu’à 3 missiles. Le nouveau navire multifonction coûtant jusqu’à 2 milliards de dollars avec un tirant d’eau de 7000 tonnes aurait pu véritablement jouer le rôle de véritable pivot de la flotte russe, remplaçant les sous-marins déclassés du projet 671 de différentes versions. Ce dernier, surnommé « Black Prince » par les marins britanniques, porte le nom de « Victor » selon la classification de l'OTAN. T
