Les défauts de l'ABM européen pointés par le Congrès des USA

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Le système de l'ABM américain en Europe dans son aspect actuel est inefficace et extraordinairement cher, ont reconnu les experts du congrès américain. À l'étape actuelle, le Pentagone ne dispose pas des moyens technologiques de le transformer en bouclier contre les missiles iraniens. Alors que c’était sa vocation essentielle.

De plus, selon les spécialistes du congrès, sa configuration actuelle confirme en réalité les craintes de la Russie. À savoir que les systèmes antimissiles portent atteinte au potentiel stratégique nucléaire de Moscou.

Le programme de déploiement de systèmes antimissiles des États-Unis en Europe présente de graves défauts sur plusieurs points, ont reconnu lors d’un briefing confidentiel, les experts du Département du Congrès des États-Unis « Government Accountability Office », le principal organisme de contrôle.

Les conclusions des experts scientifiques et des inspecteurs du congrès sont fondées sur les rapports confidentiels du Pentagone et d'autres départements qui participent à l'élaboration du système ABM. À présent, le département de contrôle synthétise toutes les données recueillies et doit bientôt présenter aux législateurs américains un rapport détaillé et des recommandations ad hoc.

Les critiques visant l’ABM américains résonnent depuis longtemps. Mais il serait naïf de penser que la dernière critique amènera l'administration d’Obama à renoncer totalement à ce programme, estime Vladimir Evseev, directeur du Centre russe d’études politiques et sociales.

« Je pense que les États-Unis ne renonceront pas à la création du système de défense antimissile en Europe. Mais ils apporteront des correctifs à son emplacement, et dans quelles années, cela se réalisera. Pour la Russie, il est souhaitable que les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN renoncent au déploiement des systèmes en mer du Nord et en mer de Norvège. En outre, pour la Russie, la présence des navires dotés de systèmes ABM en mer Baltique et en mer Noire est sensible ».

Les experts du congrès ont reconnu que le déploiement des systèmes ABM sur des bâtiments de guerre en mer du Nord place les missiles intercepteurs des États-Unis sur les trajectoires potentielles des missiles russes. Et cela peut renforcer les craintes de Moscou de voir tout le système pointé contre ses forces stratégiques.

La tâche de la Russie est de s’entendre avec les États-Unis pour que les actions des Américains soient prévisibles et ne présentent pas de menace pour Moscou, explique Pavel Zolotarev, directeur adjoint de l'Institut des États-Unis et du Canada de l'Académie des Sciences de Russie.

« J’ai déjà dit que la défense antimissile en Europe, et même l'ABM en gros, vise l’élaboration des nouvelles technologies. De vraies percées. C'est pourquoi, il est très important de mettre au point un mécanisme de coopération avec les Américains pour éviter les surprises au moment de l'apparition de ces nouvelles technologies. Des technologies capables de créer une menace réelle pour la Russie. C'est pourquoi la Russie veut une réelle prévisibilité et des garanties attestant qu’en perspective, elle ne sera pas confrontée à une situation désagréable ».

Pour la première fois, le projet du nouveau système européen d’ABM a été annoncé pendant la présidence de George Bush-junior. Barak Obama a ajusté les plans en 2009. Il a proclamé « l'approche adaptée graduelle » vis-à-vis du segment européen de l'ABM. Il sera créé en quatre étapes. Le premier a commencé en 2011 par le déploiement en Méditerranée des contre-torpilleurs avec ses systèmes multifonction de missiles « sol-air » « Idjis » et des missiles-intercepteurs « SM-3 ». D’ici 2015, les batteries mobiles de SM-3 seront déployées en Roumanie. En 2018, il est prévu de les déployer en Pologne. Vers 2020, les États-Unis remplaceront ces missiles par un modèle plus moderne. Ils pourront déjà couvrir tout le territoire des pays membres de l'OTAN. Et en outre, le protéger non seulement contre les missiles de courte et moyenne portée, mais aussi les missiles balistiques intercontinentaux. Tout cela inquiète justement la Russie. T

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