Snowden : G. Greenwald quitte le Guardian, rien de rassurant pour la NSA

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Glenn Greenwald, rédacteur au journal londonien The Guardian, a quitté le quotidien. Il a été le premier à publier les révélations d’Edward Snowden, le « fugitif » de la National Security Agency (NSA), concernant la surveillance au niveau mondial. Son denier article paraîtra dans le Guardian du 31 octobre. Cela ne veut pourtant pas dire que la NSA peut maintenant respirer. Au contraire, elle doit rester sur ses gardes : Glenn Greenwald promet de nouvelles révélations concernant les affaires secrètes des services spéciaux américains.

Glenn Greenwald, qui vit au Brésil, à Rio de Janeiro, a déclaré qu’il avait reçu une proposition que l’on ne reçoit qu’une fois dans sa vie et qui ne peut pas être refusée. Le Guardian, lui, a annoncé qu’il se séparait avec beaucoup de regret d’une telle plume.

Aucun détail concernant le nouveau poste du journaliste n’a été communiqué. Selon certaines informations, il s’agit d’une nouvelle revue, qui publiera des documents dénonciateurs et politiques. Glenn Greenwald doit former une équipe et sera un des dirigeants. Il a également l’intention de sortir un livre sur les secrets des services de renseignement américains.

Il n’a pour le moment encore rien dit de concret concernant son contenu. Il n’est pourtant pas difficile de se l’imaginer. La NSA doit se préparer à de nouveaux désagréments. Glenn Greenwald a annoncé être prêt à informer l’opinion publique sur ce qu’elle ignore encore.

« Je peux seulement dire que la NSA a un programme de filature que le monde ne connait pas encore. L’agence améliore constamment ses possibilités techniques. Nous nous préparons à faire la lumière sur tout cela, sans, bien entendu, mettre en péril la sécurité nationale. »

Le journaliste de 46 ans est natif de New York. Il est juriste de profession (expert en droit constitutionnel américain), blogueur et auteur de quatre best-sellers politiques sur la présidence de George W. Bush et les intrigues de l’administration de la Maison-Blanche. Mais, jusqu’à l’été dernier, son nom n'était connu que dans les cercles professionnels.

Après que Glenn Greenwald a commencé en juin à publier les révélations d’Edward Snowden dans le Guardian, le monde entier l'a découvert. Maintenant, il est considéré comme un des maîtres du journalisme d’investigation. Il estime lui-même que ce genre pourrait aujourd’hui figurer sur la « liste rouge » et qu’il faut se battre pour lui. Selon Glenn Greenwald, il y a une véritable offensive aux États-Unis contre les « dénonciateurs » comme Edward Snowden, et contre les journalistes qui travaillent avec eux.

La magistrature américaine s’efforce de convaincre l’opinion publique que si un journaliste travaille étroitement avec ses sources d’informations, alors il devient pratiquement complice des conspirateurs et des criminels. Pour Glenn Greenwald, avec une telle approche, il est possible d’étouffer complètement la liberté de la presse.

« Les autorités américaines ne sont pas très loin de criminaliser le journalisme d’investigation. Cependant, je me souviens, en tant que citoyen américain, du premier amendement à la constitution, qui garantit la liberté d’expression et la liberté de la presse. La liberté d’informer les citoyens sur ce que le gouvernement fait en cachette. Et je vais agir conformément à l’essence de cet amendement et accomplir mon devoir de journaliste. »

Glenn Greenwald réprouve les tentatives des autorités américaines de présenter Edward Snowden, qui a dévoilé les méthodes de la NSA, comme un traitre et, donc, comme un complice des terroristes.

« Edward Snowden aurait pu vendre tous ces documents secrets à un quelconque service de renseignement étranger et vivre dans la richesse jusqu’à la fin de sa vie. S’il souhaitait vraiment nuire aux États-Unis, il aurait pu transmettre ces documents aux ennemis des États-Unis. Il n’en a rien fait. Il a compris que la NSA était une organisation secrète néfaste, dont l’activité sape les fondements des libertés personnelles, citoyennes et politiques non seulement aux États-Unis, mais dans le reste du monde également. Il a alors considéré qu’il était de son devoir de dévoiler tout cela. »

Même sans Glenn Greenwald, le Guardian n’a pas fini ses démêlés avec le gouvernement. David Cameron, le premier ministre britannique, a menacé de poursuivre le journal en justice si ce dernier continuait à publier des documents dénonçant les activités des services secrets américains et leurs homologues britanniques. Il a déclaré au Parlement que le journal se conduisait de façon « socialement irresponsable ». En août, les services de renseignement britanniques avaient déjà fait détruire par le Guardian des disques durs de données provenant d’Edward Snowden. Glenn Greenwald avait alors affirmé que ces données avaient été depuis longtemps transmises à de nombreuses adresses et que, s’il arrivait quelque chose, à Edward Snowden ou à lui-même, elles seraient rapidement diffusées sur internet. La NSA, assure-t-il, ferait mieux de s’occuper de notre sécurité.     N

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