La Russie reconstitue son réseau de radars militaires

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Le nouveau radar Konteïner, construit près de la ville de Kovylkino, en Mordovie, vient d’être mis en état d’alerte.

Ce système permettra de détecter le déplacement de tous les appareils en vol à l’Ouest de son emplacement et d'enregistrer tout lancement de missiles de croisière à une distance de 3000 km.

La connaissance est un gage de la paix

Le contrôle du territoire par un radar militaire est la garantie d’une défense antimissile fiable. L’effondrement de l’URSS a provoqué des dysfonctionnements dans ce système. En 1991, de nombreux systèmes de défense antimissile et des radars de prévention se sont retrouvés sur le territoire des Etats étrangers. Quant aux sites militaires qui sont restés sous le contrôle russe, qu’ils soient à l’intérieur du pays ou à l’étranger, peu à peu, ils sont devenus obsolètes. En même temps, les anciens alliés de l’URSS parmi les pays de l’Europe de l’Est sont devenus des membres de l’OTAN. Tous ces facteurs représentent une menace potentielle à la sécurité de la Russie malgré le fait que la probabilité d’un conflit armé sur le front de l’Est est beaucoup moins importante par rapport à il y a 30 ans.

Le radar Konteïner qui a été mis en service en Mordovie, est le premier de la nouvelle série des radars horizontaux de nouvelle génération. Outre les stations Voronej qui font partie du système de radars de prévention, ce nouveau radar vise à reconstituer le système de défense des radars russes.

La physique et la géographie

Le rayon d’action des stations radar classiques est limité par l’horizon, si ces stations se trouvent à la surface de la Terre, car l’onde radio se déplace en ligne droite, n’étant pas capable de faire le tour de la Terre. Par conséquent, les objets qui volent à basse altitude peuvent échapper au radar. En outre, plus le radar est éloigné, plus la zone morte que le radar n’est pas en mesure de contrôler est importante.

L’élaboration des radars transhorizon (OTC) a commencé dans les années 1940. Au départ, ces systèmes fonctionnaient dans le diapason des grandes ondes (GO). Ces ondes sont capables de faire le tour de la Terre. Mais pour ce type de radars, il fallait des antennes énormes et des puissances importantes, (c’est d’ailleurs aussi le cas pour les radars en ondes courtes (OC)). Résultat, les concepteurs ont abandonné ce projet faute de rentabilité.

Ensuite, les ingénieurs ont misé sur les ondes courtes. Ces ondes se déplacent dans l’atmosphère à une distance qui dépend de la puissance de l'émetteur, se reflétant dans l’ionosphère. Ce principe a longtemps été utilisé dans la liaison radio, mais la détection des objets dans l’atmosphère par le biais des ondes courtes était considérée comme impossible pendant très longtemps.

La station 5H32 Douga a été le premier radar de cette catégorie, mis en place dans l’Union soviétique. Trois radars de cette catégorie ont été mis en place dans les années 1980 en Russie : dans l’Extrême-Orient près de Komsomolsk-sur-Amour et en Ukraine, près de Tchernobyl et Nikolaïev. Les radars semblaient être très efficaces, mais leur exploitation s’est arrêtée à cause de la catastrophe de Tchernobyl et l’effondrement de l’URSS.

Dans les années 1990 deux nouvelles stations, Teletset Volna, développées par l’Institut de recherche sur les liaisons radio (NIIDAR), ont été mises en service. Ensuite, au début des années 2000, deux autres stations radar sont entrées en service – Podsolnoukh et Lagouna. Ces radars construits sur les côtes étaient utilisés pour contrôler la situation à la surface de la Terre dans un rayon de 200 miles. Ces stations fonctionnent d’après le principe du « faisceau de surface », en utilisant la capacité des ondes courtes à s’étendre au-delà de l’horizon grâce à la diffraction le long de la surface de la mer. Dans le même temps, les travaux sur le futur radar du projet 29B6 Konteïner ont commencé.

Selon le rapport technique, la station est capable de détecter des cibles à une distance de plus de 3000 km et à une altitude de 100 km. La station est également capable de déterminer avec précision les coordonnées de l'objet détecté. Le projet Konteïner dispose d'un champ de vision de 180 degrés, ce qui lui permet de réduire le nombre de stations observées pour une observation circulaire et d'augmenter la densité du champ de radar à l’aide du chevauchement de la zone de détection.

Un autre avantage important de la station réside dans ses caractéristiques économiques : le radar est monté à partir de modules préfabriqués, ce qui facilite et baisse le coût du montage.

Le complexe déployé en Mordovie est composé de plusieurs tours avec des antennes placées sur elles, ainsi que de plusieurs modules dotés du matériel pour le traitement des signaux. Le complexe de réception se trouve près de la ville de Kovylkino. Le radar émetteur 29B6 est situé à environ 300 kilomètres de là, dans la région de Nijni Novgorod, près de la ville de Gorodets.

Une deuxième station du projet Konteïner sera construite dans l'Extrême-Orient russe. En tout, six stations de ce type seront mises en service d’ici à 2020. Avec les radars Voronej, ils assureront une protection complète des frontières russes, détectant d’éventuels missiles balistiques, les vols d'avions, les aéronefs, les véhicules aériens sans pilote et des missiles de croisière semi-furtifs.   N

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