USA – Afghanistan: un départ difficile

S'abonner
Les Américains peuvent rester an Afghanistan au-delà de 2014 sur un fondement légitime même en l’absence du Pacte bilatéral de sécurité, a fait savoir aux agences occidentales Manuel Superville, ancien conseiller juridique des forces armées américaines en Afghanistan.

Selon le juriste, il y a actuellement 33600 militaires américains en Afghanistan. Les conditions de leur séjour dans ce pays sont spécifiées par l’accord sur le statut du contingent militaire SOFA (status-of-forces agreement, SOFA) conclu avec Kaboul. Cet accord est à durée indéterminée et s’applique jusqu’à son abrogation par une des parties.

En ce qui concerne le Pacte, ce texte doit déterminer le statut, le nombre et les lieux de stationnement des forces américaines qui pourraient se trouver en Afghanistan pendant au moins 10 ans au-delà de 2014. Après 6 mois d’atermoiements, le leader afghan Hamid Karzaï a fini par laisser la décision au bon vouloir de son successeur dont on saura le nom à la suite les élections du 5 avril. Une question se pose cependant : si les Américains ont déjà l’accord SOFA, à quoi leur sert un accord parallèle? La parole est à Nikita Mendkovitch, expert du Centre d’études afghanes :

« Les forces internationales stationnées en Afghanistan agissent dans le cadre du mandat de l’ONU. Elles prennent des engagements déterminés sans rapport direct avec les intérêts des États-Unis dans la région. D’un autre côté, les Américains pourraient être intéressés à installer en Afghanistan des radars du système antimissile. C’est possible, s’ils ont un accord bilatéral avec Kaboul. Pourtant, il serait très difficile de le faire dans le cadre d’autres accords qui déterminent le séjour des forces internationales en Afghanistan Certes, ils peuvent rester en Afghanistan mais n’ont pas le droit de s’y installer à des fins purement militaires, par exemple, pour contrecarrer l’Iran. »

Mais on peut aussi comprendre la logique de Karzaï, poursuit l’expert :

« Compte tenu des sentiments antiaméricains très forts en Afghanistan à la veille de l’élection, Karzaï est réticent à signer ce genre de document pour ne pas jouer un bien mauvais tour aux candidats qu’il soutient. »

Dans ce contexte, bien des choses dépendent de la figure de son successeur. Or, il n’existe pas de favori manifeste dans la course électorale qui se joue actuellement, y compris parmi hommes de Karzaï. Un second round est fort probable et dans ce cas l’Afghanistan restera sans président jusqu’à l’automne. Les analystes du Pentagone estiment que le mois de septembre est la date critique pour prendre la décision sur le retrait total ou « l’option zéro ».

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала