Afghanistan : un « sinistre à rembourser »

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Un « sinistre à rembourser » est le terme des assurances que l’écrivain publiciste Uwe Krüger a choisi pour désigner l’Afghanistan dans son ouvrage qui vient de paraître en Allemagne. Dans son commentaire à ce propos, Neues Deutschland a remarqué qu’en prenant appui sur d’amples données factuelles, l’auteur a su expliquer pourquoi l’ingérence militaire étrangère dans l’Hindou Kouch avait tourné, suivant l’expression du quotidien, en un « grandiose échec ».

La parution du livre anticipe sur le peu réjouissant achèvement en 2014 de la mission de l’ISAF, ayant opéré sous l’égide de l’OTAN. Or les perspectives de la nouvelle mission, commençant à partir de 2015, ne sont pas non plus radieuses.

L’auteur est catégorique dans son résumé : le « sinistre à rembourser » afghan n’est pas une conséquence de quelque calamité, mais bien le résultat d’une fausse construction politique et militaire de l’Occident, dont les dommages ne peuvent être couverts par aucune assurance. On noterait à ce propos la récente déclaration du nouveau secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, ayant fait un voyage dans l’Hindou Kouch. L’Alliance, a-t-il dit, salue la disposition de la Russie à participer à la stabilisation de la situation en Afghanistan. La veille, le président Vladimir Poutine avait dit que la Russie était prête si besoin à « épauler » le peuple afghan. Les propos de M. Stoltenberg sont remarquables du fait qu’ils ont retenti sur fond de menaces belliqueuses de l’Alliance à l’adresse de la Russie, pays ex-partenaire, dont on fait un adversaire. Les paroles du secrétaire général de l’Alliance doivent être attribuées plutôt à la situation délicate dans laquelle se sont retrouvés aujourd’hui les Américains et leurs alliés en Afghanistan.

Les tentatives des autorités à Kaboul de manœuvrer entre l’Occident et les talibans sont compréhensibles. Mais est-ce que cela les aidera vraiment ? Voici la plus récente information en provenance de l’Afghanistan : 9 policiers tués et plusieurs personnes blessées dans deux attentats-suicides perpétrés. Un autre fait est non moins éloquent : les Etats-Unis ont perdu en Afghanistan pour 420 millions de dollars d’armements et de matériel de guerre. Et l’on ignore si ce matériel a été détruit ou bien s’il est tombé entre les mains des talibans. Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis et une partie de leurs alliés restent dans l’Hindou Kouch. Ce qui pose différentes questions pour la Russie, estime l’expert militaire Viktor Litovkine, chef de la rédaction des actualités militaires à l’agence TASS.

« Ce prolongement de la présence des Américains et de l’OTAN peut les aider à prendre position dans cette région, dit M. Litovkine. D’un côté, ce n’est pas mauvais pour nous. Que les talibans se débrouillent avec eux en territoire d’Afghanistan au lieu de regarder du côté du nord. Mais d’autre part, la présence des Etats-Unis et de l’OTAN à proximité des frontières de la CEI ne confère pas à l’optimisme. Nous allons en tirer des conclusions appropriées. »

De l’avis de M. Litovkine, sans une coopération de l’Occident avec la Russie sur le problème afghan, il sera à peine possible de le régler. Il semblerait qu’on commence à le comprendre. /N

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