Un monstre de l’Arctique attaque un sous-marin russe

© RIA Novosti . Alla VikalyukUn monstre de l’Arctique attaque un sous-marin russe
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Une entité inconnue à la science aurait attaqué un sous-marin russe dans les eaux de l'Arctique. Cet événement étrange rapporté par certains médias pourrait avoir une explication scientifique.

Une entité inconnue à la science aurait attaqué un sous-marin russe dans les eaux de l'Arctique. Cet événement étrange rapporté par certains médias pourrait avoir une explication scientifique.

Qui a attaqué qui ?

L'attaque du sous-marin autonome non habité Klavessine, appartenant à l'Institut d'étude des technologies maritimes de l'Académie des sciences de Russie, a été confirmée par son directeur Leonid Naoumov. Selon ses propos, le monstre serait tombé sur l'appareil et aurait commencé à le secouer à une profondeur de 1 600 mètres. Des bosses et des éraflures ont été découvertes sur la coque métallique du Klavessine.

Mêmes les biologistes marins n'ont pas réussi à dire de quelle créature il s'agissait en visionnant l'enregistrement vidéo du Klavessine. Selon eux, le même phénomène a été observé sur des photos prises en eaux profondes en 2007, mais aucune recherche n'avait été menée sur cette créature inconnue à la science.

Cherchera-t-on ce monstre arctique maintenant qu’il a "montré ses dents", ou tout se terminera par des explications plus prosaïques des dommages sur la coque du sous-marin ? Il pourrait y en avoir au moins deux.

Une collision avec un rocher ?

Le sous-marin aurait pu subir ces dommages en percutant un rocher en profondeur. Il pourrait s’agir du Klavessine-1R ou de l'une de ses versions, qui travaillent en profondeur jusqu'à 6 km en régime autonome suivant un programme préalablement établi.

En admettant que le vaisseau se soit accroché et soit parti "se balader sur les bosses", alors l'histoire de ses bousculements, des bosses et des éraflures sur la coque en acier s'expliqueraient naturellement.

Dans ce cas on pourrait même expliquer l'immense créature filmée par l'appareil : il s’agirait du nuage de vase soulevé quand l'engin a percuté le fond, qui a pu prendre plusieurs formes et notamment celle d’un monstre gigantesque.

L'attaque d'un calamar géant ?

Autre explication, encore plus simple : en apparence, le Klavessine-1R est une grosse torpille de 5,8 mètres de long.

L'hyperoodon arctique - une baleine à bec - fait approximativement la même taille. Les cachalots, ennemis jurés des calamars, ne vivent pas dans les latitudes arctiques car il fait trop froid. Ici, ce sont les hyperoodons qui sont en guerre avec les calamars. Il ne serait pas étonnant qu'un grand calamar arctique ait donc pris l'appareil des chercheurs pour son ennemi et l'ait attaqué.

A en juger par la photo publiée sur le site de l'Institut des technologies maritimes, la gamme de couleur de la plupart des engins est le gris-jaune, couleur typique des baleines. Ce n'est pas un hasard : la première règle de l'observateur est de ne pas effrayer les habitants de la mer par son originalité.

Les éraflures et les bosses auraient donc pu être laissées par le bec d'un calamar, dont le bout est très rigide, ou par les chocs contre le fond au moment de l'attaque, ce qui est plus plausible.

Il aurait pu également s'agir d'une pieuvre. Jusqu'à présent on estimait que c'était un animal thermophile mais des pieuvres relativement grandes ont été découvertes dans les années 1960 dans les eaux antarctiques, puis arctiques.

Aujourd'hui, l'un des plus grands octopodes (jusqu'à 3,6 mètres) de l'espèce Haliphron atlanticus est fréquent au-delà du Cercle polaire. Les chercheurs relient ce phénomène au réchauffement climatique en latitudes élevées.

Un monstre inconnu ?

Ou l’appareil aurait-il pu tomber sur un monstre préhistorique - un Ichtyosaure par exemple - qui aurait survécu jusqu'à notre époque ?

Théoriquement, oui. Certains animaux qui vivent en eaux profondes sont gigantesques.

Les scientifiques ignorent encore pourquoi plus la profondeur est élevée, plus leur taille est grande, mais cette régularité est indéniable.

Les doutes surviennent quand il faut expliquer comment ce monstre arctique aurait réussi à rester invisible jusqu'à présent. Après tout, ces monstres devraient maintenir leur population à un certain niveau pour pouvoir se multiplier durant des millions d'années.

En d'autres termes, ils devraient être des centaines au fond de l'océan, voire des milliers. Comment ont-ils pu passer inaperçus jusqu'à aujourd'hui ? Si ces monstres étaient réels ils auraient été étudiés depuis longtemps, affirment les scientifiques.

Les chercheurs disaient approximativement la même chose au sujet des Crossoptérygiens, contemporains des dinosaures, jusqu'à ce qu'en 1938 des aborigènes n'attrapent en Afrique du Sud un Crossoptérygien vivant, baptisé plus tard Latimeria (cœlacanthes). Et c'est seulement il y a 15 ans qu'un autre endroit a été découvert, en Indonésie, où ces cœlacanthes vivent en toute tranquillité. Et aucun chercheur ne l'avait remarqué, sinon les scientifiques "l'auraient étudié depuis longtemps"…

Un plan de découvertes ?

Les chercheurs d’Extrême-Orient découvriront tôt ou tard ce qui s'est produit avec leur sous-marin. Ce qui est impressionnant dans cette histoire n'est pas le fait que cet appareil soit russe, mais que la Russie possède de nombreux engins de ce genre qui quadrillent méthodiquement les profondeurs arctiques depuis des années.

La période de presque 20 ans d'expéditions sporadiques en Arctique semble faire définitivement partie du passé. Les chercheurs russes ont à nouveau l'occasion d'étudier l'Arctique de manière systémique et minutieuse au niveau technologique le plus moderne.

Et si des dinosaures vivants s'y trouvent, on le découvrira forcément. De même que tous les autres secrets des profondeurs de la région.

 

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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