L'OPEP face à la hausse record des prix de l'or noir

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VIENNE, 21 mai - RIA Novosti. La veille du 9-e Forum international de l'énergie, qui se tiendra à Amsterdam du 22 au 24 mai, les ministres de l'Energie et du Pétrole des Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) envisagent un relèvement des quotas d'extraction et d'exportation du brut consécutivement à la brusque hausse des prix des produits énergétiques.

Au cours d'un entretien avec RIA Novosti, une source haut placée au sein de l'OPEP a déclaré qu'une rencontre informelle des ministres du cartel se tiendrait vendredi en vue d'élaborer une position concertée vis-à-vis des représentants des pays consommateurs de pétrole qui eux aussi seront présents au Forum international de l'énergie.

Selon la source, il est peu probable que dans le cadre du forum d'Amsterdam l'OPEP prenne une décision officielle concernant les quotas pétroliers, bien qu'une proposition de l'Arabie saoudite - poids-lourd de l'OPEP - de porter les quotas d'exportation à 1,5 million de barils/jour (le baril représente approximativement 159 litres) figurera à l'ordre du jour de la rencontre informelle.

Le Forum international de l'énergie d'Amsterdam est un espace approprié pour placer sous un dénominateur commun les positions des onze pays du cartel pétrolier étant donné qu'en dépit d'une déclaration de son président, l'Indonésien Purnomo Yusgiantoro, selon laquelle il est nécessaire d'appuyer la proposition de Riyad et même d'aller au-delà et d'accroître les quotas de 15 pour cent d'emblée, certains pays membres ne sont pas enthousiasmés par la proposition des Saoudiens et n'ont pas l'intention de l'accepter, a indiqué la source.

Selon celle-ci, les ministres des pays membres du cartel ne seront pas tous présents au forum d'Amsterdam, certains d'entre eux préféreront recourir au téléphone pour concerter les questions les plus actuelles.

Seule une conférence du cartel pétrolier mondial est habilitée, sur la base de l'unanimité, à prendre des décisions sur des questions aussi fondamentales que les quotas.

La hausse sans précédent des prix du pétrole - à la Bourse de New York le prix du baril de la marque WTI a franchi depuis longtemps la barre des 40 dollars et ce alors que le plafond de la fourchette établie par l'OPEP est de 28 dollars - ne fait que souligner l'incapacité des pays du cartel de contrôler les prix, car cette question ne relève plus du volume de la production, mais de la situation sur le marché des valeurs. Alors que l'instabilité grandit dans le monde, les principaux analystes estiment que l'argent du marché des valeurs est transféré sur celui des marchandises si bien que les prix augmentent sur toutes les ressources: pétrole, gaz et même métaux.

La proposition de Riyad de relever de 1,5 million de barils/jour (curieusement, ce chiffre correspond presque au quota attribué à l'Irak mais que ce pays n'est pas encore en mesure de réaliser pour des raisons objectives) le plafond global de l'extraction de brut des pays membres du cartel ne semble pas réalisable étant donné que leurs capacités tournent déjà à plein régime et qu'il leur serait difficile de faire plus. D'ores et déjà pour accroître ses exportations, l'Arabie saoudite est obligée de faire intervenir le gaz dans sa consommation intérieure de produits énergétiques.

Les pays de l'OPEP fournissent environ 30 des 78 millions de barils réclamés quotidiennement sur le marché mondial du pétrole. Le reste est procuré par les producteurs indépendants, dont la Russie, la Norvège et le Mexique. Soit dit en passant, avec 8,5 millions de barils/jour, les exportations russes de brut sont équivalentes et même supérieures à celles de l'Arabie saoudite.

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