L'adhésion de la Russie à l'OMC ne lève pas automatiquement les sanctions dont elle est l'objet

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MOSCOU, 9 décembre - RIA Novosti. L'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'implique pas une levée automatique des sanctions qui sont appliquées à son égard.

Le préjudice causé aux producteurs russes par les restrictions d'accès aux marchés extérieurs se monte à environ 2,5 milliards de dollars par an, a déclaré le chef du département des négociations commerciales du ministère russe du Développement économique et du Commerce, Maxime Medvedkov, dans une interview parue dans la livraison de jeudi du quotidien "Vedomosti".

Maxime Medvedkov a indiqué dans le même temps que sur le plan juridique il ne sera pas facile d'obtenir une levée de ces sanctions une fois que la Russie sera devenue membre de l'OMC.

Par exemple, les Mexicains, avec lesquels un accord d'adhésion à l'OMC n'a toujours pas été conclu, veulent faire figurer dans le protocole une "réserve amiable" selon laquelle après avoir adhéré à l'OMC la Russie ne réclamera pas une annulation des mesures que le Mexique a déjà introduites, a dit Maxime Medvedkov.

Pour nous c'est là une chose inacceptable, car si nous adhérons à l'OMC, c'est justement pour que les exportateurs russes puissent bénéficier de conditions non discriminatoires, a-t-il souligné.

Maxime Medvedkov a rappelé que des accords d'accession aux marchés de marchandises avaient déjà été conclus avec des pays membres de l'OMC, qui représentant 80 pour cent du commerce extérieur russe. Cependant, parmi les pays avec lesquels les négociations ne sont toujours pas achevées il y a de "sérieux" partenaires comme les Etats-Unis, le Japon, le Brésil, le Canada, la Malaisie, a précisé le chef de département.

De nouvelles exigences sont émises au cours des pourparlers. Selon Maxime Medvedkov, un partenaire a suggéré à la Russie de prendre de nouveaux engagements en ce qui concerne les licences dans le domaine des services, à savoir fixer à un certain niveau le coût des licences et durcir les modalités d'attribution des licences.

Pratiquement on demande à la Russie de devenir un pays ayant un système de licences idéal. D'un côté, cela ne sort pas très loin du cadre de ce que nous faisons nous-mêmes et de l'autre aucun membre de l'OMC ne prend de tels engagements. Ici nous posons une question: pourquoi devrions-nous faire ce que les autres ne font pas?

Une autre question consiste à savoir comment l'adhésion de la Russie à l'OMC s'articulera sur la création de l'Espace économique uni (EEU) de la Russie, du Kazakhstan, de la Biélorussie et de l'Ukraine? Maxime Medvedkov a indiqué que l'OMC autorise ses membres à participer à d'autres accords commerciaux, à créer des zones de libre échange et des unions douanières.

Seulement pour nous il est primordial que notre adhésion à l'OMC se fasse à des conditions à peu de choses près identiques à celle du partenariat au sein de l'EEU. Autrement nous serions contraints de verser des compensations aux pays qui entreront à l'OMC à des conditions plus libérales, estime Maxime Medvedkov.

Selon ce dernier, ce qui pourrait se produire c'est que des marchandises et des services pour lesquels les autres membres de l'EEU baisseraient sensiblement les tarifs déferleraient sur notre marché via la zone de libre échange.

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