Les notes négatives attribuées aux banques russes par S&P sont "politiques", selon des experts

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MOSCOU, 9 décembre - RIA Novosti. Des experts entrevoient des "éléments politiques" dans la notation largement négative des banques russes chez S&P.

"Je pense qu'il y a aussi parfois des éléments politiques là-dedans et qu'on cherche à nous présenter sous un jour défavorable. Je désavoue cette notation de S&P", a déclaré le président de l'Association des banques de Russie (ABR), Gareguine Tossounian, dans une interview accordée jeudi à RIA Novosti.

C'est ainsi qu'il a commenté le rapport publié mardi par l'agence de notation internationale Standard&Poor's sur l'état des systèmes bancaires dans les pays de la CEI. Selon le rapport de S&P, les risques des banques des pays de la CEI sont parmi les plus élevés du monde, alors que la Russie est en retard sur ses voisins quant à l'efficacité et à la fiabilité bancaires.

Gareguine Tossounian a reconnu l'avis de l'agence selon lequel les capitaux bancaires n'étaient pas conformes aux besoins de l'économie russe, ce qui "fait peser aussi certains risques". "Nous y faisons attention, mais je ne peux pas tout de même accepter leurs notes, puisqu'il faut voir les choses dans leur évolution", a-t-il dit.

Selon lui, les risques du système bancaires diminuent d'année en année. "Dès que nous passons l'étape des assurances, les risques vont diminuer encore", a dit le président de l'ABR. La sélection des banques pour l'assurance menée par la Banque centrale conduit à filtrer le système bancaire du pays, a-t-il expliqué.

Le passage des banques russes aux normes comptables internationales en 2004 et la lutte énergique contre le blanchiment des revenus occultes doit contribuer également à diminuer ces risques, a estimé l'expert.

"Les résultats positifs que nous avons accumulés sont plus que suffisants. La seule chose qui nous afflige, c'est le rythme d'exploitation de ces résultats", a constaté Gareguine Tossounian.

Pour sa part, le vice-président du comité de la Douma pour les organisations de crédit et les marchés financiers, Anatoli Aksakov, pense lui aussi que les experts de S&P "renforcent les couleurs". "Notre système bancaire est l'un des plus stables et plus avancés, en tout cas au sein de la CEI", a-t-il dit.

Selon lui, "les banquiers ukrainiens apprennent chez nous et empruntent nos initiatives législatives". "Même s'ils sont passés plus tôt que nous à l'assurance des dépôts, ils voient bien que notre système est plus progressiste. Notre loi sur la faillite suscite notamment leur intérêt", a ajouté le député, indiquant que le système bancaire russe était le plus riche en ressources au sein de la CEI.

La stabilité et la fiabilité du système bancaire russe se consolidera avec la disparition des banques faibles. "Il y aura toute une série d'absorptions et de fusions, car il est impossible de travailler sur le marché sans avoir suffisamment de capitaux", a dit Anatoli Aksakov.

Parallèlement, nous devons élargir nos possibilités d'utilisation des ressources du système bancaire, estime l'expert. "Il faut prendre les décisions sur la réduction des risques de crédit", a-t-il dit. L'adoption d'une nouvelle loi sur les crédits doit notamment y contribuer. "Il faudra également réglementer les opérations de prêt", a-t-il résumé.

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