"La note D signifie défaut de paiement. A notre avis, le 27 décembre Ioukos n'a pas payé les intérêts à ces créanciers et s'est déclaré ainsi en défaut de paiement", a expliqué au quotidien "Vedomosti" un expert de S&P, Mme Elena Anankina.
Citibank, Commerzbank, Crédit Lyonnais, Deutsche Bank, HSBC, ING et la Société générale, coordinateur de l'affaire, ont refusé d'expliquer comment ils comptent maintenant récupérer leur argent. On sait que les engagements de Ioukos envers ses créanciers, y compris la majeure partie de sa dette et les intérêts, sont garantis par Iouganskneftegaz, ainsi que cela découle du rapport de Ioukos pour le troisième trimestre de 2004.
Un manager d'une des banques syndiquées a fait savoir que les créanciers occidentaux ont l'intention de se faire rembourser par Iouganskneftegaz. Il n'est pas exclu que ce soit Rosneft qui sera obligé de répondre de ces dettes, après être devenu propriétaire de Iouganskneftegaz.
Pour rembourser les banques créancières de Ioukos, Rosneft sera obligé à débourser la totalité des recettes des exportations de Iouganskneftegaz pendant quatre à quatre mois et demi, souligne un analyste de la société d'investissement Aton, Dmitri Loukachov. "Avec le baril de brent à 32 dollars, Rosneft devrait en fait verser aux créanciers de Ioukos toutes les recettes rapportées par l'exportation de 7 à 10 millions de tonnes de pétrole", ajoute l'expert. Les analystes estiment que les banques pourraient faire des concessions à Rosneft : dans cette affaire l'Etat a des intérêts et pour cette raison un sursis pourrait être accordé.
En septembre 2003 Ioukos s'était fait concéder deux crédits à hauteur de 2,6 milliards de dollars, dont un (1 milliard) était syndiqué (Citibank, Commerzbank, Crédit Lyonnais, Deutsche Bank, HSBC, ING et Société générale, coordonnateur de l'affaire) et 1,6 milliard était prêté par la Société générale contre un cautionnement financier du groupe Menatep qui contrôle plus de 60% de Ioukos.