Andreï Illarionov : le Protocole de Kyoto ne nuit pas qu'à la Russie

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MOSCOU, 16 février - RIA-Novosti. Andreï Illarionov, conseiller économique du président russe, estime que la participation de la Russie au Protocole de Kyoto réduit de 3,3 fois le potentiel de croissance économique russe.

Pour confirmer ses propos, le conseiller présidentiel a produit au cours d'une conférence de presse à Moscou les calculs qui montrent que d'ici à 2020 le PIB national sera de 60% inférieure aux résultats escomptés pour cette échéance s'il doublait tous les dix ans. D'ici à 2050, la différence entre le PIB réel et le PIB en puissance pourrait constituer déjà 99%, estime Illarionov.

"Vers 2050, une réduction de trois fois du PIB russe par rapport à 2003 sera inévitable", a affirmé le conseiller.

Selon lui, des pertes pareilles seront essuyées par le PIB mondial.

Sans le Protocole de Kyoto, le PIB mondial par tête d'habitant s'élèverait vers 2050 à 36 000 - 37 000 dollars. Or les restrictions imposées par le document le ramèneront à 11 000 ou 12 000 dollars, estime le conseiller.

En parité de pouvoir d'achat des devises aux prix de 1999, le PIB mondial, selon les estimations du conseiller, se montera vers 2005 à 100 000 - 110 000 milliards de dollars. Sans les restrictions de Kyoto, le PIB mondial pourrait atteindre au milieu du XXIe siècle 320 000 milliards de dollars, estime Andreï Illarionov.

"Mais j'espère que le bon sens triomphera aussi bien en Russie que dans les autres pays, que tôt ou tard nous nous renoncerons à cette folie (participation au Protocole de Kyoto), a-t-il dit.

Le conseiller économique du président russe juge aussi injuste que "des restrictions en matière de croissance économique sont imposées" à la Russie et à d'autres pays. "Le fait même de l'existence de ces restrictions est un jeu avec le diable", affirme-t-il.

Déjà en 2010-2011, la Russie, a-t-il indiqué, pourrait dépasser le niveau d'émission des gaz à effet de serre de 1990. Alors que la Fédération, tout comme les autres participants au Protocole, se sont engagés à ne pas le franchir avant 2012.

Si les taux de croissance actuels - 5 à 6% par an - et les taux actuels de réduction de l' "intensité carbonique" de l'économie nationale - 4 à 5% - se maintiennent, alors, la Russie a les chances de remplir ses engagements découlant du Protocole, dit Illarionov.

Dans le même temps, il estime que "l'adaptation de l'économie russe après le choc" sera moins longue et que l'économie russe commencera à se développer à un rythme plus élevé. La Russie sera alors affrontée à un dilemme : réduire sa production industrielle ou "implanter de nouvelles technologies économes en énergie et faiblement émettrices de gaz carbonique", a souligné Andreï Illarionov.

Le conseiller présidentiel estime également que les initiateurs du Protocole de Kyoto durciront avec le temps leurs exigences envers ses participants. "La seconde période du Protocole sera marquée par une plus grande rigueur, ce qui poussera les pays à réduire leurs émissions et donc leurs activités économiques", a-t-il noté.

De l'avis d'Andreï Illarionov, ces "exigences" pourraient être formulées au sommet du G8 en juillet prochain.

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