Gaz: l'alliance Gazprom-Sonatrach pourrait entraîner une hausse des prix (Vedomosti)

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MOSCOU, 9 août - RIA Novosti. Le 4 juillet, Gazprom et la société pétrogazière algérienne Sonatrach ont signé un mémorandum de compréhension. Ce document prévoit l'échange d'actifs dans le domaine de la prospection et de l'extraction, la création de coentreprises, l'optimisation des livraisons de gaz aux clients, etc.

La perspective de coopération de ces compagnies a effrayé les Italiens. Selon l'agence Reuters, le ministre italien du Développement économique Pierluigi Bersani a écrit une lettre au Commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs invitant l'UE à coordonner son approche du marché du gaz. Selon le ministre italien, la transaction entre ces deux grands fournisseurs de gaz pour les pays de l'UE "n'aura pas d'effet direct, car l'importation s'effectue, pour l'essentiel, aux termes des contrats à long terme. Cependant, en perspective, elle peut influer sur les prix européens du gaz". La lettre contient un appel invitant l'UE à agir unanimement dans le domaine de l'importation de gaz et à "coordonner la politique européenne en faveur des consommateurs de gaz".

La Commission européenne peut interdire aux compagnies de mettre en oeuvre le mémorandum, si elle comprend qu'ils occuperont des positions de monopoles sur un des marchés de l'UE, fait remarquer la juriste de Vegas-Lex Ekaterina Galycheva. A l'étape de concertation et de mise en oeuvre des transactions, la Commission peut autoriser la rupture de l'activité commune, comme ce fut récemment le cas pour De Beers et Alrosa, rappelle l'expert. Sonatrach n'a pu commenter la lettre de Pierluigi Bersani. Un employé de Gazprom s'est borné à indiquer que les livraisons de gaz à l'Europe s'effectuaient conformément aux contrats à long terme.

L'inquiétude des autorités italiennes au sujet de la transaction n'a rien d'étonnant, estime Valeri Nesterov, analyste de Troïka Dialog. L'Italie importe 93% du gaz qu'elle consomme. D'après les données de l'expert, la société algérienne satisfait 37,7% des besoins de ce pays, et Gazprom 31,7%. La coopération avec Sonatrach permettra à Gazprom de renforcer ses positions en Europe, indique Valeri Nesterov. D'après lui, il y aura probablement des transactions d'échange de gaz russe contre du GNL algérien. Le mécontentement des autorités italiennes ne se répercutera pas sur les pourparlers avec la société italienne ENI, estime l'expert. La société ENI manifeste un vif intérêt pour les actifs d'extraction en Russie.

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