Le chercheur russe se trouve à Paris, à l'occasion de la signature de l'accord international sur le projet ITER réalisé par la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l'Inde.
"Il est important que ce premier grand projet international puisse servir de modèle au XXIe siècle : il regroupe de grands pays qui ne se divisent plus en pays développés et en pays en développement, en pays de l'Est et de l'Ouest", a indiqué l'académicien.
Pour la Russie, la participation au projet ITER est aussi importante du point de vue non seulement énergétique mais aussi industriel, a ajouté M. Velikhov.
"Le pétrole et le gaz ne peuvent être entièrement déterminants pour la Russie. En son temps, notre pays a très énergiquement développé les constructions mécaniques pour la production d'énergie et nous avons accumulé un potentiel immense dans ce secteur. Nous avons préservé des opportunités dans l'industrie de défense et nous pouvons toujours produire de gros systèmes énergétiques en usine", a estimé l'académicien.
Selon le chercheur, au cours des dix prochaines années l'industrie russe prendra une part active à l'élaboration du réacteur thermonucléaire international.
"Puis nous passerons à la mise au point des principes d'utilisation de ce nouveau type d'énergétique et, parallèlement, nous développerons une centrale électrique commerciale. Il faut faire en sorte que cette centrale puisse être reproduite à l'échelle industrielle dans notre pays. La Russie contrôlera alors un gros segment du marché international au XXIe siècle et plus tard", a conclu l'académicien Velikhov.
La Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon, la Chine, la République de Corée et l'Inde ont signé mardi à Paris les documents relatifs au lancement de la construction du premier réacteur ITER.
Les travaux de construction doivent commencer en janvier 2007 à Cadarache, dans le département Bouches-du-Rhône. Le chantier prendra dix ans et l'exploitation du réacteur vingt ans encore.
