"Gazprom fera tout ce qui est nécessaire pour garantir la totalité des livraisons de gaz aux consommateurs européens via le territoire biélorusse. Nous trouverons une possibilité d'assurer un transit sans entrave de notre gaz par nos tuyaux", a déclaré à RIA Novosti le porte-parole de la compagnie russe, Sergueï Kouprianov.
D'après lui, le gazoduc Iamal-Europe qui traverse la Biélorussie est entièrement orienté sur l'exportation, mais comporte plusieurs points de raccordement au réseau de distribution de Beltransgaz, actuellement fermés et scellés.
"Le contrôle des points de raccordement et des scellés s'effectue aussi bien en Biélorussie qu'à partir du siège moscovite de Gazprom. Nous serons immédiatement informés en cas de levée des scellés", a souligné M. Kouprianov.
Le gazoduc Iamal-Europe est la principale artère d'exportation de gaz russe via la Biélorussie. Ainsi, près de 30 milliards de mètres cubes de gaz ont transité par cette conduite en 2006, selon un bilan provisoire, contre les 14,5 milliards exportés via le réseau de Beltransgaz.
Toujours selon M. Kouprianov, le gazoduc Iamal-Europe ne fait pas partie des gazoducs construits à l'époque soviétique. Sa construction a débuté après l'éclatement de l'URSS, y compris en 1997 sur le territoire biélorusse. L'installation du tronçon biélorusse a été entièrement financée par Gazprom qui en est propriétaire, alors que le terrain par lequel passe la conduite a été cédé à Gazprom dans le cadre d'un contrat de bail à long terme.
Le gaz transporté via le gazoduc Iamal-Europe jusqu'à son arrivée au point de destination à l'extérieur de la Biélorussie appartient également à Gazprom.
"Ainsi, le gazoduc Iamal-Europe et les livraisons de gaz destinées à l'exportation qu'il canalise sont notre propriété", a souligné le responsable du géant gazier russe, avant d'indiquer que le différend russo-biélorusse n'avait rien à voir avec la crise de l'hiver dernier en Ukraine.
Le contrat de livraison de gaz à la Biélorussie expire dans trois jours. Faute de nouveau contrat, Gazprom coupera ses fournitures à la Biélorussie en 2007.
Mercredi, M. Kouprianov avait de même assuré que les fournitures de gaz de transit seraient réalisées dans leur totalité, mais s'était dit préoccupé face aux déclarations biélorusses selon lesquelles "la Biélorussie ne restera pas sans gaz, car elle est un pays transitaire".
Le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, avait annoncé mercredi que sa compagnie avait officiellement averti ses partenaires en Europe occidentale de la situation en Biélorussie. "Aujourd'hui, nous avons envoyé à nos partenaires en Lituanie, en Pologne et en Allemagne des lettres d'avertissement sur la situation autour des fournitures de gaz en Biélorussie", avait-il relevé.
Gazprom n'arrive toujours pas à trouver de compromis avec la Biélorussie sur le tarif des fournitures de gaz russe en 2007.
Selon M. Kouprianov, la Russie a fait des "concessions sans précédent" en proposant à Minsk les meilleures conditions d'achat par rapport aux autres ex-républiques soviétiques: 105 dollars les mille mètres cubes, dont 75 dollars en liquide et 30 dollars moyennant des actions de Beltransgaz. Propositions rejetées jusqu'à présent par la Biélorussie.
