Partage de la Caspienne: chantage au gaz turkmène contre Téhéran (Kommersant)

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MOSCOU, 16 janvier - RIA Novosti. Le conflit qui a éclaté entre l'Iran et le Turkménistan à la suite de la cessation des livraisons de gaz au lendemain du Nouvel an se mue peu à peu en guerre du gaz au Proche-Orient, lit-on mercredi dans le quotidien Kommersant.

Après la décision du Turkménistan de ne pas reprendre les livraisons de gaz à l'Iran pour cause d'impayés, Téhéran a averti qu'il porterait plainte devant les instances judiciaires internationales. Au ministère russe des Affaires étrangères (MID), on estime que ce conflit pourrait avoir pour origine la volonté du Turkménistan d'accélérer le partage du plateau continental de la Caspienne. Les experts estiment que ce conflit profite, en fait, à la Russie

Achkhabad (capitale du Turkménistan) a suspendu les livraisons de gaz à l'Iran (environ 8 millions de m3 par jour) depuis le 1er janvier. L'Iran en exporte autant vers la Turquie, qui revendait le combustible à la Grèce. Mais, depuis la deuxième moitié de décembre, l'Iran a réduit ses livraisons à 4-5 millions de m3 par jour avant d'y mettre fin totalement le 7 janvier.

Un fonctionnaire iranien a expliqué de manière informelle que les livraisons avaient cessé car Achkhabad avait proposé d'élever à partir du 1er janvier 2008 le prix d'achat de 75 à 140 dollars les mille m3.

Selon Vladimir Iassinski, directeur du département analytique de la Banque eurasiatique pour le développement, la cessation des livraisons de gaz turkmène à l'Iran s'explique avant tout par l'intention du Turkménistan de s'aligner sur le prix du gaz russe: en moyenne, 140 dollars en 2008.

De l'avis de Valeri Nesterov, analyste de Troïka Dialog, si le Turkménistan augmente le prix du gaz pour l'Iran, la Russie y gagnera: "Après avoir violé deux contrats à long terme conclus avec la Russie et l'Iran, il est douteux qu'Achkhabad puisse vendre du gaz à la Chine à un prix aussi bas que 90 dollars. Autrement dit, Gazprom aura une possibilité supplémentaire de persuader les Chinois de conclure un contrat plus stable qu'avec le Turkménistan".

Mais un fonctionnaire du ministère russe des Affaires étrangères qui a requis l'anonymat a estimé qu'en suspendant les livraisons de gaz à l'Iran, le Turkménistan visait à obtenir l'accord de Téhéran pour le partage du fond de la Caspienne. La Russie, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan sont parvenus à une entente sur le principe du partage de la totalité du plateau continental de la Caspienne selon une ligne médiane modifiée passant au fond de la mer. Mais le problème n'est toujours pas réglé à cause de l'Iran. Téhéran se prononce contre ce principe et propose de partager la totalité du plateau continental en secteurs nationaux.

Une source au sein du MID indique qu'Achkhabad a probablement choisi une tactique consistant à imposer un blocus gazier aux régions du nord de l'Iran qui ne sont pas reliées par des gazoducs aux gisements du sud du pays en vue d'accélérer l'obtention de l'accord de Téhéran sur le principe de partage de la Caspienne.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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