Gazprom fera de la Serbie sa future tête de pont en Europe (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 16 janvier - RIA Novosti. L'Europe exprime à nouveau ses appréhensions au sujet de l'expansion de Gazprom sur son marché énergétique. Cette fois, elle est alarmée par l'achat éventuel du bloc de contrôle de la compagnie pétrolière serbe Naftna Industrija Srbije (NIS) pour 1 milliard d'euros, indique mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les experts sont certains que la transaction sera prochainement conclue: au cours de la visite du président Vladimir Poutine en Serbie qui aura lieu le 18 janvier.

Les conditions initiales de la vente ont dissuadé les acheteurs éventuels: 550 millions de dollars pour un paquet d'actions minoritaire, des investissements supplémentaires de la part de l'acheteur et d'autres conditions gênantes.

En fin de compte, les conditions ont été rendues plus attrayantes pour les investisseurs, a fait savoir Valeri Nesterov, analyste de Troïka Dialog. Ainsi, la privatisation de la compagnie sera effectuée en deux étapes: au cours de la première étape, la minorité sera vendue à l'investisseur stratégique, ensuite, les parts majoritaires lui seront à leur tour vendues et la composition du management déterminée.

C'est le monopole russe du gaz qui a fait la proposition la plus avantageuse. "Gazprom a fait la plus large proposition d'ensemble. Les Serbes ne pouvaient pas la refuser, sans quoi ils auraient perdu un projet gazier qui les intéresse beaucoup", a fait remarquer Valeri Nesterov. En plus d'un milliard d'euros pour 51% des actions (400 millions d'euros seront versés en espèces, le reste sera investi dans le développement de l'entreprise), le monopole du gaz a promis d'apporter une aide à la Serbie dans la construction d'un des secteurs du gazoduc South Stream et d'assurer un partenariat stratégique dans la construction d'un réservoir de gaz naturel dans la ville de Banatski Dvor.

"La transaction est pratiquement acquise aussi bien sur le plan politique que sur celui des agents économiques, estime Timour Khaïroulline, analyste de la société d'investissement Antanta-Capital. Son principal adversaire, le ministre serbe de l'Economie Mladjan Dinkic, qui avait déclaré que le paquet de NIS coûtait 2 milliards d'euros et que la proposition de la Russie était donc inacceptable, quittera la commission qui examinera cet accord avec la Russie".

"N'importe quel agent économique peut vendre ses actifs à n'importe quel acheteur. De ce point de vue, les objections des fonctionnaires européens sont quelque peu fantaisistes", a déclaré M. Khaïroulline en commentant la réaction nerveuse de la Commission européenne. Son avis est partagé par Valeri Nesterov qui rappelle que les problèmes d'approvisionnement en gaz de la Grèce et de la Turquie, survenus à la suite de la réduction des livraisons en provenance d'Iran, ont été réglés par Gazprom qui a rapidement compensé le manque de gaz dans ces pays en augmentant les livraisons par le gazoduc Blue Stream. "Au lieu de réfléchir à la façon de créer une concurrence artificielle à Gazprom, la Commission européenne devrait occuper une position plus constructive", a résumé l'expert.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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