Marché russe: dans la tourmente de la crise, les banques étrangères soudain frileuses (Kommersant)

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MOSCOU, 3 octobre - RIA Novosti. Prises dans la bourrasque de la crise financière, les banques étrangères se montrent plus frileuses envers la Russie, revoyant à la baisse le financement de leurs filiales et leurs projets d'expansion régionale, lit-on vendredi dans le quotidien russe Kommersant, proche des milieux d'affaires.

Au début de la crise des liquidités, amorcée avec la crise américaine des "subprimes", les experts considéraient la Russie comme un marché aux perspectives solides, estimant le montant des investissements étrangers dans l'économie russe début septembres à près de 30 milliards de dollars. Relancée de plus belle par la faillite de la banque d'affaires Lehmann Brothers, la crise mondiale a mis à nu la fragilité de l'économie du chouchou d'hier, obligeant nombre d'investisseurs à revenir sur leur opinion.

Ces conclusions se sont rapidement traduites en actes. Fin septembre, la fuite des capitaux s'est ainsi accélérée, se situant à environ 8 milliards de dollars, a indiqué Kommersant en référence à l'analyste en chef de la banque Trust, Evgueni Nadorchine. L'agence de notation Standard & Poor's a en outre revu à la baisse la perspective de notation de la Russie, rétrogradée de "positive" à "stable" en raison de la crise des liquidités.

Par la suite, les banques étrangères, qui jusqu'à récemment voyaient d'un bon oeil le marché russe, ont suivi la tendance, bridant leurs projets d'expansion en Russie.

La Banque nationale de Grèce s'est soudainement montrée plus frileuse envers le développement de sa filiale russe, Kredit Evropa. "Désormais, on s'efforce de réduire au maximum les dépenses, a confié à Kommersant le service de presse de Kredit Evropa. Si auparavant priorité était donnée au développement du réseau régional, nous refusons désormais d'embaucher de nouveaux employés et remettons sur le tapis notre stratégie de développement".

Une tendance similaire est affichée par d'autres banques, intimidées par l'augmentation des risques. Un des principaux acteurs du marché russe du crédit, HKF Bank (contrôlé par le tchèque Home Credit Group) a notamment renoncé à l'octroi de crédit logement et automobile, confiant à Kommersant que des projets de licenciement étaient dans l'air.

Absolut Bank (KBC Group) a elle aussi fait savoir qu'elle revoyait sa stratégie de développement régional. "Pour l'instant, nous ne continuerons à nous développer que dans les régions où nous sommes déjà présents", a annoncé un haut représentant de la compagnie.

Selon M. Nadorchine, dans le tourbillon de la crise financière, les économies émergentes sont les premières sacrifiées. "Les acteurs ont besoin de canaliser les moyens vers leurs projets de financement globaux. A ces fins, ils réduisent le financement destiné aux pays émergents", estime-t-il.

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