Crise mondiale: le patronat russe pointe du doigt le rôle des "actifs toxiques"

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MOSCOU, 27 octobre - RIA Novosti. Les actifs toxiques, en se diffusant dans l'ensemble du système financier, ont précipité le déclenchement de la crise mondiale, estime le président adjoint de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs (RSPP), Igor Iourguens.

"La simple existence de ces actifs toxiques fait pression sur les investisseurs. C'est précisément pour cela que les mesures entreprises par les gouvernements du monde entier ne parviennent pas à tranquilliser les marchés et que la fièvre monte toujours sur les places boursières", écrit M. Iourguens dans un article publié lundi par le quotidien russe Rossiïskaïa Gazeta.

Selon lui, ces instruments financiers, qui constituent des sommes "virtuelles" liées à des actifs sous-jacents, sont présents dans des quantités telles, que les experts les estiment à environ 600.000 milliards de dollars.

"Les actifs pourris liés aux subprimes ont "crevé la bulle", déclenchant la crise actuelle. Les banques octroyaient des crédits hypothécaires à risque et émettaient des titres dérivés de ces derniers. Ces sommes virtuelles, passant de main en main, ont contaminé le monde entier", a-t-il fait savoir.

"Il existe une multitude de fonds dérivés de ce type, et personne ne sait quel sera le prochain établissement financier en cessation de paiement", a-t-il fait savoir, ajoutant qu'il était impossible de déterminer si l'on avait désormais "touché le fond".

Selon l'économiste, à la suite du renoncement des Etats-Unis à l'étalon or, le monde "s'est mis à dépendre du bon sens, de la responsabilité, de la discipline, et en un mot de la moralité des autorités financières américaines".

Un nouveau système financier doit désormais voir le jour, estime M. Iourguens.

"Premièrement, des mesures sont nécessaires afin de produire une quantité d'argent (réel et virtuel) indexée sur la production réelle. Deuxièmement, il est temps de mettre en oeuvre une réforme du système monétaire, afin que les papiers sans valeur ne viennent pas encombrer les artères de l'économie, en suscitant des attentes infondées. Troisièmement, une réforme du régulateur financier lui-même pourrait être nécessaire. Comme le montre l'expérience, il est impossible de réguler le système depuis un seul centre, à savoir les Etats-Unis. Au FMI, à la Banque mondiale, dont les sièges respectifs sons sis aux Etats-Unis, les Américains ont toujours le premier rôle. Un système transparent et démocratique au sein duquel participerait un vaste éventail de pays est nécessaire", conclut-il.

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