Economie: chute catastrophique de l'industrie du bois (Novye izvestia)

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MOSCOU, 6 août - RIA Novosti. La Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (UNECE) a annoncé hier un recul considérable (-8,5%) en 2008 de la consommation des produits du bois dans ses pays membres, rapporte ce jeudi le quotidien Novye izvestia.

Il s'agit de la diminution la plus importante des 36 dernières années. La chute de la production russe de bois, de plaques en copeaux de bois et de papier est encore plus spectaculaire: de -20 à -40% depuis le début de l'année. Selon les experts, la stabilisation de la demande intérieure et des exportations n'interviendra qu'en décembre, et le début du rétablissement du marché pas avant 2010.

La Commission économique des Nations Unies pour l'Europe regroupe plus d'une cinquantaine d'Etats: les membres de l'UE, certains pays asiatiques, ainsi que les Etats-Unis et le Canada. Ces Etats représentent 57% de la consommation mondiale du bois. C'est pourquoi la baisse de 8,5% de la consommation dans les pays de l'UNECE est synonyme de pertes énormes pour toute l'industrie mondiale du bois. Le recul le plus important concerne les Etats-Unis et l'Europe occidentale. Il s'explique par la crise dans la construction: on bâtit peu de logements, ce qui se répercute sur la demande de produits en bois.

La situation de l'industrie russe du bois est encore plus grave. Selon les chiffres de l'Association des entreprises de l'industrie du papier et de la cellulose, la production du bois de sciage a diminué de 18,5% au premier semestre 2009. La baisse de la production de cellulose s'établit à 21% en glissement annuel, et celle de la production de papier à 8,5%. De plus, les entreprises russes ont produit 31,6% de moins de contreplaqué et 39,2% de moins de plaques d'aggloméré en fibres. La production de bois de placage a reculé de 30,5%, celle de plaques en copeaux de bois de 30,8%.

Les experts indiquent qu'une chute si importante de la production s'explique par une diminution considérable de la consommation intérieure de bois. "La réduction de la consommation de bois dans les secteurs du meuble et du bâtiment a atteint près de 30% depuis le début de l'année. Les volumes de la construction ont nettement reculé, et ce n'est pas maintenant la saison de l'achat des meubles. De plus, une grande partie des meubles mis sur le marché sont achetés à crédit, alors que la population a de plus en plus de mal à emprunter", a expliqué à Novye izvestia Olga Deoulina, économiste en chef du réseau commercial et d'information Lesprom Network.

La baisse a également touché les exportations russes de bois. Selon le Rosleskhoz (Service fédéral des forêts de Russie), les exportations de bois de brin accusent le recul le plus important: -54,1% en glissement annuel au premier trimestre 2009. Les livraisons de cellulose ont diminué de 29,3%, celles de contreplaqué de 22,3%. Les exportations de plaques d'aggloméré en fibres ont baissé de 15%, celles de bois de sciage de 9,7%. Les exportations de papier et de carton ont chuté de 9,2%, celles de plaques en copeaux de bois de 7,2%. Et cette tendance perdure. Qui plus est, les experts s'attendent à une baisse du volume des exportations d'ici à la fin de l'année, car la demande occidentale de bois demeure peu importante.

Juin a pourtant ramené un peu d'espoir chez les producteurs: la fabrication des produits en bois a augmenté par rapport au mois précédent. La production de contreplaqué a progressé de 6,3%, celle de plaques d'aggloméré en fibres de 3,5%. La production de bois de sciage a bondi de 15,6%, celle de plaques en copeaux de bois de 30,9% et celle de bois de placage de 35,9%. "Le secteur de la construction repart peu à peu, la saison favorable commence. Cela ne concerne cependant pas toutes les régions du pays. Il n'existe apparemment pas de raisons objectives pour le rétablissement de la production en 2009. Il est fort probable qu'on assiste à une stabilisation du marché à la fin du troisième trimestre ou au début du quatrième. Il n'y aura pas de redémarrage de la production avant 2010", affirme Olga Deoulina.

Les spécialistes du marché notent que même une certaine baisse des prix à la production n'a pas joué sur la demande. Or, une nouvelle diminution des prix semble quasiment impossible: les compagnies ont déjà atteint le seuil de rentabilité minimale. Et certaines usines, qui avaient auparavant une gestion saine, sont désormais confrontées à des difficultés financières liées à la surproduction.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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