La Russie, leader mondial du protectionnisme économique (Vedomosti)

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MOSCOU, 16 septembre - RIA Novosti. La Russie est leader mondial pour le nombre de mesures protectionnistes nuisibles à l'économie, ont établi les experts du Centre for Economic Policy Research (CEPR), lit-on mercredi dans le quotidien Vedomosti.

D'ailleurs, d'autres pays du G20 protègent également et inlassablement leur marché intérieur, malgré la promesse de ne pas entraver le commerce mondial.

D'après les données du CEPR, depuis novembre 2008, les gouvernements de divers pays ont pris environ 280 mesures protectionnistes, dont 121sont celles des pays du G20 qui se prononcent tout particulièrement pour une économie sans barrières. Les experts ont dégagé 20 mesures protectionnistes "les plus nocives" prises en Russie. La deuxième place est occupée par l'Allemagne (15), la troisième place est partagée par l'Inde et l'Indonésie (10 mesures chacune), la quatrième place revient à l'Italie, à l'Espagne et à la Grande-Bretagne (9 mesures chacune).

Pour protéger le marché intérieur en 2009, le gouvernement russe a élevé les taxes à l'importation de téléviseurs (de 10% à 15%), de certains laminés ferreux (de 5% à 15%), d'acier non allié (de 5% à 20%), ainsi que de tubes de métaux ferreux (de 5% à 15% et 20%). Le gouvernement a soutenu l'industrie automobile nationale, en introduisant, en fait, des taxes protectionnistes sur les voitures étrangères.

"Cette année est vraiment protectionniste pour nous", reconnaît un employé du ministère du Développement économique. Le nombre de demandes de modifier les taux de taxes sur les produits et les matières premières a considérablement accru déjà à la fin de l'année dernière, dit-il. Mais toutes les décisions exigées sont temporaires, souligne le fonctionnaire : "Seront-elles prorogées en 2010? Cela dépend de l'evolution de la crise".

La décision de prendre des mesures protectionnistes est presque toujours forcée, ajoute un employé du ministère de l'Industrie et du Commerce : "Les producteurs nationaux travaillent plus facilement dans les conditions des importations réduites", ce qui explique la proposition de proroger le maintien en hausse des taxes à l'achat des voitures étrangères de neuf mois, explique-t-il.

Il est vrai que la semaine dernière, le premier ministre Vladimir Poutine a reconnu que, ni les barrières élevées, ni les recommandations pour l'achat de voitures désuètes, n'aideront l'industrie automobile nationale. Selon lui, au mieux, ces mesures peuvent produire un effet de courte durée.

La Russie utilise largement des mesures protectionnistes, reconnaît un employé de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), mais, puisque ce pays n'est pas membre de l'organisation, il ne peut faire l'objet d'aucune sanction.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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