Pour lutter contre la construction devenue instable de la zone euro, de l'UE en gros, la Commission Européenne a décidé, parait-il, de passer aux actes. Notamment, il y a quelques jours, on a publié un paquet de mesures anticrise dont la principale, c'est l'exigence que tous les membres de l'Union présentent au début de chaque année le projet de leurs budgets nationaux à la commission pour l'accorder. Le 17 mai, à Bruxelles, s'est ouverte la rencontre de deux jours des ministres des finances du groupe euro et de l'UE.
Alors, est-il temps pour la Grande Europe de passer aux actes ? Peut-être. A part tout ce qui a été dit, les membres du principal club européen sont tenus d'accorder plus soigneusement entre eux leur politique économique. En cas de violations du Pacte de stabilité, le commissaire européen à la politique économique et monétaire Olli Rehn doit obtenir automatiquement la possibilité de leur faire payer des amendes. Jusqu'à présent, c'était la responsabilité des ministres des finances. En plus, il a été proposé de suspendre l'aide financière européenne aux régions faibles. On a préparé une série de mesures pour prévenir la faillite éventuelle des membres de l'UE.
On dirait que la solution est trouvée. Pourtant, si les uns appellent l'idée du chef de la Commission Européenne José Manuel Barroso « la démarche la plus audacieuse » sur la voie vers une intégration européenne totale, d'autres parlent de « la fin de l'unité européenne », non sans raison. L'idée de la Commission Européenne est déjà surnommée dans certains pays « le joug de Bruxelles. Tout en admettant que l'UE traverse la crise la plus grave depuis son histoire, le chef du secteur de l'intégration de l'Institut de l'Europe Nikolaï Kavechnikov n'est pas aussi catégorique :
Il n'est pas très clair que faire, dit le chercheur. Une solution logique se présente : il faut une politique macroéconomique et budgétaire plus dure. Mais pas tous les pays de l'UE sont d'accord pour continuer l'intégration. Pour ce qui est des débats, cette solution est la pire de toutes. La solution optimale, ce serait d'élaborer une politique économique dure sans discussions.
Le philosophe André Glucksman a exposé sur les pages du journal « le Figaro » un avis assez inattendu au sujet de la situation en Europe. Selon lui, il faut faire redémarrer le moteur traditionnel de l'intégration européenne allemano-français. Nikolaï Kavechnikov est certain que l'Union Européenne est devenue, grâce aux efforts des partisans de l'idée, une structure « grosse et hétérogène », que même les pays aussi gros que la France et l'Allemagne n'arrivent pas à pousser en avant.