L’Europe se lasse des pays surendettés

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Les taux d'intérêts de la dette italienne ont dépassé 7%. Le scénario grec se répète. Une fuite indiquerait que les dirigeants de la zone euro réfléchissent à une réorganisation de l'Union Monétaire. Une information démentie.

La crise financière dans la zone euro s'accentue. C'est le commententaire des experts après que les taux d’intérêts à dix ans des bons du Trésor Italien, troisième économie de l’UE, aient dépassé les 7%. Les prévisions de croissance du PIB de la zone euro, revues à la baisse par la Commission Européenne à 1,3 %, sont un facteur aggravant supplémentaire. 

Le scénario grec et portugais se répète

Les chiffres concernant les taux d’intérêts des obligations d’Etat italiennes ne sont pas simplement un indicateur financier. Cela veut dire que le pays, dont la dette publique approche les 2 trillions d’euros, ne pourra plus honorer ses engagements financiers, a expliqué à la Voix de la Russie l’économiste Andreï Viazovski.

«Pourquoi les économistes mettent-ils l’accent sur ce chiffre ? Parce qu’en leur temps après avoir franchi le seuil de 7 %, les intérêts de la Grèce et du Portugal ont atteint des taux d’intérêts fous de 50-60 % par an. L’Italie ne pourra pas restructurer sa dette, c'est-à-dire qu'elle ne pourra pas faire de nouveaux emprunts, tandis qu’il lui faudra assurer le service de sa dette à un prix très élevé.»

25% de la dette totale européenne détenue par l'Italie

M. Viazovski souligne que ce sont précisément les indicateurs économiques du pays sont critiques, ses réserves ne pourront pas suffire à la sauver .

«La différence entre la Grèce et l’Italie réside dans le fait que la dette grecque représente seulement 2 % de la totalité de la dette de la zone euro, alors que celle de l’Italie – 25%. C’est le seuil au-delà duquel le pays s’achemine vers la faillite. Cela peut conduire au démentelement de la zone euro, étant donné que les dettes de l’Italie sont détenues par les plus grosses banques européennes et américaines, menacées de défauts de paiements mutuels.»

Réformer l'Union Monétaire?

Presque simultanément à l'annonce de la hausse des taux d’intérêts des obligations d'Etat de l’Italie, une fuite d’information dans les médias faisait état de la volonté des leaders de l’UE de réformer l’Union Monétaire. Les agences de presse, citant une source diplomatique anonyme, annonçaient que le projet prévoirait un rétrécissement de la zone euro sur un noyau fédéral appliquant une politique financière unie.

 Le politologue Léonid Poliakov considère que cette fuite d’information pourrait être délibérée.

«C’est comme si on voulait faire connaître par avance les plans à l’opinion publique européenne. Peut-être, que ceux qui ont organisé cette fuite cherchent à tâter le terrain: dans quelle mesure les européens qui pourraint se trouver à l'extérieur de la zone euro sont prêts à un tel évènement.»

Dans la nuit de jeudi à vendredi Angela Merkel a démenti la possibilité d’un rétrécissement de l’Union Monétaire. Précédemment, le président de l’UE, Herman Van Rompuy et le chef de la Commission Européenne, Emmanuel Barroso ont déclaré qu’«une union avec un noyau intégré et une périphérie désengagée ne marchera pas» et que l’objectif principal était de «conserver la zone euro avec tous ses pays membres».

Cependant les experts n'en doutent pas: les récentes fuites d’information confirment que la «feuille de route» pour une réorganisation de la zone euro existe déjà. Les média européens, surtout britanniques, ont déjà qualifié le comportement des leaders de l’UE de «proche de la panique».

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