On attend du prochain sommet de l’Union Européenne (UE) des décisions cruciales. Les délégués vont examiner le projet franco-allemand de sauvetage de l’Europe sous tous ses angles.
«Le projet Merkel-Sarkozy de réglement de la crise de la zone euro et de l’Union Européenne (UE) suppose de strictement limiter l'endettement souverain pour tous les pays membres. Il est prévu d’adopter de nouvelles règles de discipline financière, assorties de sanctions. Une structure spéciale au sein de la Commission européenne contrôlera le respect des règles. Les décisions du sommet devraient conduire à la formation du mécanisme européen de stabilisation (ESM) qui remplacera le Fonds européen de stabilité financière (EFSF), peu efficace», souligne le ministre allemand des finances Wolfgang Schoeble.
Perte de la souveraineté budgétaire
Si les principales clauses du projet sont approuvées, les pays les plus en difficulté perdront leur souveraineté budgétaire.
«Les pays de l’UE considérés aujourd’hui comme coupables de la crise de la dette ont bénéficié jusqu’à récemment de la moitié du budget de l’UE», estime la directrice du Centre d’intégration économique de l’Institut de l'Europe de l’Académie des sciences de Russie, Natalia Kondratieva.
«Ces pays doivent être prêts à payer un prix très élevé pour leur sieste de plusieurs années, qui a correspondu à l'aide apporté par les Etats riches dans un contexte de cohésion socio-économique européenne. Adopter un plan anticrise dur est la dernière chance de l’UE de sauver sa réputation», ajoute l’experte.
La révision des traités
Les auteurs du projet, Merkel et Sarkozy, n’excluent pas une éventuelle révision du Traité de Lisbonne.
«Il est impossible au plan technique de réaliser la révision des traités dans des délais courts. La procédure de révision est formulée dans le Traité et il est nécessaire de convoquer une conférence intergouvernementale. Cela peut prendre six mois, un an, voire deux ans…», affirme Natalia Kondratieva.
«Pour faire sortir l’économie européenne de la crise il ne faut pas instituer de nouveaux organismes de contrôle.Il suffit de préciser s’il existe la volonté politique de régler ce problème», est-elle persuadée.