Il faut dire que le thème des réparations et de toute sorte de compensations réclamées pour des événements devenus depuis longtemps l’apanage de l’histoire revient souvent ces temps-ci. Certains citoyens d’Italie attendent des compensations allemandes pour les actions des soldats de la Wehrmacht. La Corée du Nord exige de temps à autre des réparations au Japon.
La déclaration du MAE de la RFA souligne que dans le cadre de l’accord de 1946 l’Allemagne s’est entièrement acquitté envers la Grèce et participait activement au relèvement de ce pays. En conséquence, le gouvernement fédéral considère inutile de soulever à nouveau la question des réparations 65 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale. Dans les années 60 du siècle passé l’Allemagne a payé à la Grèce près de 67 millions de $ de réparations pour le dommage subi.
Le problème des réparations a ressurgi au printemps 2010, quand la Grèce s’était attirée la critique des partenaires de l’UE et de la zone euro pour sa politique financière. Pour une large part cette critique émanait de l’Allemagne, le plus gros donateur d’Athènes.
La presse allemande a évoqué des propositions vexantes pour la Grèce de vendre certaines îles grecques ou encore Acropole. C’est ce qui a suscité la réaction des Grecs. Et même si officiellement les prétentions n’ont pas été pour le moment formulées officiellement, des hommes politiques et des personnalités publiques soulèvent de plus en plus souvent la question des réparations sur fond des législatives anticipées qui auront lieu en mai.
Or la récente déclaration du MAE de la RFA ne laisse pas probablement de doute à ce sujet, a remarqué à notre correspondant le chef du Centre des études allemandes auprès de l’Académie russe des sciences Vladislav Bélov :
« L’Allemagne insiste que des revendications pareilles sont inacceptables de la part de la Grèce, qui est membre de l’UE et de la zone euro. Je pense que l’Allemagne attend d’Athènes officielle une position claire. L’Allemagne suggère à ses partenaires grecs que de telles discussions sont inacceptables ».
Par sa déclaration le MAE d’Allemagne a diminué à peine la tension de la campagne électorale en Grèce.