6 centimes d’euro pour une belle opération de démagogie

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En France cela est connu, ils n’ont pas de pétrole, mais ils ont des idées… et beaucoup de taxes ! Le gouvernement français annonçait il y a peu une fantastique nouvelle, le carburant, désormais plus cher qu’une bouteille d’eau allait baisser de 6 centimes d’euro « dans les 24 heures ». La France goguenarde se devait donc d’applaudir aux générosités présidentielles, sous fond de vieille promesse électorale… impossible à tenir.

C’est ainsi que les ministres du Parti socialiste, renouant avec les coups médiatiques a annoncé la formidable nouvelle qui vous l’aurez sans doute remarqué dans les rues, a déclenché une euphorie générale… Ah non ? Du moins, c’était là sans doute le rêve du gouvernement qui après seulement trois mois de pouvoir se trouve déjà englué et sévèrement sur la sellette après un été calamiteux, où Monsieur Hollande aura plus été présent par son coup de fourchette aux JO de Londres ou sur les strapontins du festival de Théâtre d’Avignon. A l’heure de la rentrée, devant les nouvelles sombres venant de l’Europe, et les piètres résultats de l’économie française, le gouvernement socialiste devait réagir.

Déjà champion dans l’accumulation de plus d’un scandale notamment autour des « dames » du président « Patachon », en passant par les médailles de Madame Duflot, l’opération carburant était vraiment une urgence, au milieu des camps de Roms, des policiers insultés où des dissonances internes au camp de Gauche, à propos de la Syrie où les va-en-guerre ont déjà préparé leurs pistolets à bouchon. Mais passons, la France paiera son carburant moins cher… durant quelques semaines du moins, avant de reprendre le chemin d’une hausse que le gouvernement souhaitera bien vite devant l’urgence des finances désormais en guenilles. Car la question ne doit pas laisser croire aux Français que du jour au lendemain, la France des « idées » pourrait se passer d’une augmentation mécanique des carburants.

La mesure en effet fait sourire, au moment où l’Union Européenne est toujours engagée dans un embargo du pétrole iranien, de celui de Syrie, et devant donc se résoudre à payer le prix fort d’un or noir, qui décidément aura fait des cheveux blancs à bien des politiciens, avec des talonnettes ou non. Cette baisse ne doit pas non plus faire oublier que la principale source de pollution en France reste celle des transports, à un moment historique où les Français possèdent un nombre record de voitures, 2, 3 voire même 4 par famille, il y a évidemment des disparités, mais la voiture est devenue un synonyme d’intégration dans le monde du travail. Il existe de fait tant de mauvais comportements des Français, qui trop pressés, trop vite, trop fatigués, trop endormis, trop grassouillets et préfèrent à bien des égards faire tourner un moteur que de se dégourdir « les gambettes ».

La vraie mesure serait avant tout celle qui investirait les ressources françaises dans la recherche afin d’accélérer la fin de la dépendance de la France aux hydrocarbures, la vraie mesure serait de ne pas favoriser par des baisses l’utilisation du carburant mais d’un comportement citoyen en initiant des actions réelles dans les écoles françaises et ce à tous les niveaux, en proposant des alternatives, en rassemblant les Français sur les vraies priorités, celle d’un engagement citoyen. Il ne suffit pas de tenter quelques galipettes médiatiques ingénieuses pour que demain les Français profitent ; Ah l’aubaine, 1,5 euro par plein ; de la vaste économie qu’il propose au Peuple de France. Si le prix des hydrocarbures pèsent autant sur les ménages c’est également que pendant longtemps, la notion de « je consomme sans fin » est restée et reste encore reine dans les comportements. Si les Français avaient vraiment des idées, si les Socialistes et Monsieur Hollande en avait ne serait-ce que quelques-unes ; encore qu’un parti qui travaille pour lui avant de travailler pour la Nation fasse réellement douter qu’il puisse en avoir réellement ne serait-ce qu’un iota à défaut d’en avoir pour les Français ; les Socialistes donc devraient se garder d’encourager des comportements du passé.

Pour le nucléaire ? Assurément, pourquoi s’en priver ? Pour les gaspillages ? Allons-donc nous ne serons-là que pour 5 petites années… Car cette baisse aura également un coût et pas des moindres lorsque nous savons que les taxes sur les carburants sont une manne essentielle pour l’Etat. A l’heure des économies, il serait bon surtout de promouvoir les moyens de transports en commun, la recherche et les initiatives citoyennes d’où qu’elles viennent pour briser enfin un tabou tenace : le carburant a toujours était cher, aujourd’hui comme hier, c’est un bien qui ne se renouvelle pas et qui fut à l’origine de terribles catastrophes écologiques dont les Bretons se souviennent avec horreur.

La « mesurette » de Monsieur Hollande nous démontre bien à quel point les « élites » françaises, à Gauche et par ailleurs aussi à Droite manquent d’imagination, les idées ne seraient-elles que dans le passé ? La démagogie du pouvoir ne serait-elle que la finalité d’un gouvernement déjà tellement éculé que la chute vertigineuse des courbes de sondage en deviennent historiques ? J’aurais l’envie de vous dire que nous pourrions aller porter chacun nos 6 centimes par litre sur les marches du Palais de l’Elysée, car je crois intiment à l’homme et non au pouvoir de l’argent. La baisse est également un joli leurre offert aux Français, puisque la hausse précédente des carburants, notamment durant ces dures vacances et les 100 jours du président français excédait déjà les 20 centimes…

Probablement le gouvernement comptait donc sur la bête noire des Français, les mathématiques… car durant cette période faste pour un gouvernement en quête de ressources, les taxes supplémentaires engrangées par la hausse sans précédent depuis le début du printemps 2012, ont bien rempli les caisses, il s’agit donc en plus d’un geste qui ne coûte finalement pas bien cher à quelques politiciens recherchant avant tout du sensationnel, et une bouée de sauvetage pour François Hollande, afin de ne pas toucher trop rapidement le fond où il risquerait de s’envaser définitivement. Un président ordinaire c’est ce que la France a choisi, pour des mesures ordinaires, et une France ordinaire, pour un résultat ordinaire d’un maintenant ordinaire, les effets de pétards en plus, l’avenir en moins. /L

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