Quand la fin du pétrole aura-t-elle lieu ?

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Selon les estimations du Conseil mondial de l’énergie, les réserves de pétrole dans le monde ont un potentiel de 56 ans et les réserves de gaz de 55 ans. Tous les experts ne soutiennent pas ce scénario alarmant, même si, selon la majorité d'entre eux, ce secteur est amené à connaître des temps difficiles. Les sceptiques affirment que le monde fera face à une crise catastrophique dans le domaine de l’énergie. La situation est d’autant plus compliquée que les énergies nouvelles n’arrivent pas à se faire une place au soleil : pour le moment, leur part dans la production mondiale d’énergie n’excède pas les 5 %.

Cependant, tous les experts ne parlent pas d'apocalypse énergétique.

« Tout le monde parle de l’épuisement du pétrole. Depuis 50 ans déjà. Je suis persuadé que les réserves traditionnelles en pétrole et en gaz seront suffisantes pour tenir jusqu’à la fin du siècle. Il y a aussi d’autres réserves, comme le gaz de schiste, qui est exploité par les Américains. Ses ressources sont considérablement plus importantes que celles du gaz traditionnel. Le fait que ces ressources ne soient pas encore toutes exploitées et qu’elles ne puissent pas être considérées comme des réserves, c’est autre chose. Elles seront suffisantes pour 60 ou même 100 ans encore.

Il existe des gisements tout à fait uniques, ce que l’on appelle des hydrates de gaz. C’est un gaz solide se trouvant au fond de l’océan. Selon les spécialistes, la quantité d'hydrates de gaz est 10 fois plus importante que celle de gaz de schiste et 20 fois plus que celle de gaz conventionnel. Autrement dit, je suppose que dans les 300 prochaines années, on ne risque pas une pénurie de gaz », estime Guennadi Chmal, président de l’Union des industriels du pétrole de Russie.

Il serait légitime de rappeler que le problème d’un éventuel épuisement de pétrole se heurte à la question de son origine. La majorité des scientifiques soutiennent, ce que l’on appelle, la théorie abiogénique. Elle postule que le pétrole est formé à partir de restes de plantes et d’animaux au cours d’un processus long et complexe. Il existe aussi une autre vision sur la formation du pétrole. Dmitri Mendeleïev avait déjà attiré l’attention sur le fait que les gisements se trouvent habituellement à proximité des cassures de l’écorce terrestre. Il a supposé que l’eau de la surface de la Terre parvient par ses failles dans la profondeur, où elle interagit avec des substances particulières. Les hydrocarbures qui en résultent montent à la surface à travers ses failles, où ils forment des gisements de gaz et de pétrole. Et si la théorie abiogénique s’avère exacte, la menace d’une famine énergétique et en matières premières est repoussée à une durée indéterminée.

Cependant, les optimistes estiment que, tôt ou tard, l’humanité devra se passer des hydrocarbures.

« La part des hydrocarbures dans la consommation énergétique va diminuer. C’est logique. De nouvelles technologies, dont le nucléaire, sont en train de se développer. Ce développement a été évidemment freiné par ce qui s’est passé au Japon. Mais je pense que l’humanité reviendra vers elles en augmentant le niveau de sécurité. En plus, il existe des énergies nouvelles, comme le soleil, le vent et l’eau. Les volumes énergétiques obtenus par ces sources vont augmenter tout en remplaçant dans l’équilibre énergétique l’énergie des hydrocarbures », estime l’analyste indépendant Dmitri Liutiaguine.

Néanmoins, aujourd’hui, le renoncement au pétrole pour des raisons économiques, écologiques, technologiques et autres parait peu probable. Dans les prochaines décennies, nous nous verrons dans l’obligation d’utiliser le pétrole comme la source la plus importante pour l’industrie chimique : la synthèse organique assistée par des polymères est basée actuellement sur le pétrole, qui est une source avantageuse et pratique pour la production.

Quoi qu’il en soit, pratiquement aucun expert ne doute du fait que l’exploitation d'un pétrole simple et bon marché est une époque révolue. Et si les pronostics alarmants se révèlent vrais, nous nous trouvons au début de la fin de la civilisation moderne. Évidemment, il n’est pas question de retourner à l’âge de pierre. Mais nos enfants (et surtout nos petits-enfants) pourraient être privés des plaisirs actuellement accessibles, dont profitent des habitants des pays les plus développés.    N

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