UE : la troïka s’écarte du bon chemin

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Deux messages différents mais traitant du même sujet ont été diffusés récemment en Europe. Le premier émane du portail internet « EUobsever » qui a mis en ligne le rapport d’Eurostat qui contient l’analyse de la réalisation des objectifs de la stratégie « Europe 2020 ».

Le second, également consacré à la vie de l’Europe unie, a été mis en ligne par le portail EurAcrtiv. Il s’agit de la déclaration du Comité de l’économie et des finances du Parlement européen qui a l’intention de préparer un rapport analytique faisant état de l’activité de la « troïka » financière anticrise composée de l’UE, de la BCE et du FMI. La tonalité des deux publications n’incite guère à l’optimisme.

En ce qui concerne le premier rapport, son titre « la stratégie Europe-2020 fragilisée par la crise » en dit déjà long sur son contenu. La décision du Comité de l’économie et des finances mentionnée plus haut peut être assimilée à une sorte de réponse aux tendances inquiétantes qui se manifestent. Les membres du Comité s’apprêtent à analyser par le menu les activités de la « troïka » visant à faire sortir de crise la Grèce, l’Irlande, le Portugal et Chypre. Comme l’a déclaré Sven Giergold, initiateur de la préparation du rapport, membre du comité et député de la fraction des « verts » du Parlement européen, aucun des objectifs initialement fixés par la troïka » n’a encore été atteint.

Néanmoins, les premières auditions sont fixées au 5 novembre. Les parlementaires ont l’intention de poser des questions aux représentants de la Commission et de la Banque européenne. A propos, il convient de rappeler que, selon le journal allemand Deutsche Wirtschafts Nachrichten, une source haut placée au sein de la CE avait déjà annoncé en juin dernier que la « troïka » était « morte ». C’était la réaction à la déclaration du président de la CE Jose Manuel Barroso qui refusait de s’atteler au même timon avec le FMI. En même temps, le professeur du Haut Collège d’Economie Ivan Rodionov, considère comme positif le fait que le Parlement européen se prépare à contrôler les activités de la « troïka » :

« Les députés représentent l’organe du pouvoir législatif, dit le professeur. Ils ont pour mission principale de contrôler les structures exécutives. Par conséquent, il est parfaitement normal qu’ils préparent de tels rapports. D’un autre côté, les députés défendent également les intérêts de la population et il est évident que ces intérêts sont surtout liés au niveau des revenus et à la montée du chômage. Certes, tout n’est pas au beau fixe. L’Europe est en train de sortir de la crise mais ses effets se font toujours sentir. »

Comme le souligne « EurActiv », tous les députés ne sont pas critiques. C’est le cas de Markus Ferber, député de la CSU, qui estime que le contrôle exercé par la « troïka » est bénéfique :

« Il faut bien retenir, a dit Ferber dans une interview radiodiffusée, que tous ceux qui vont à Bruxelles et y donnent des promesses, ne doivent pas oublier que le FMI et la « troïka » dans leur ensemble contrôleront de toute façon leur exécution. Or, l’Europe avait justement ce défaut qu’en allant à Bruxelles les chefs d’État et de gouvernement pensaient en secret : « Mais ils s’en fichent après tout! »

De toute façon, on a plus d’une fois tenté de dételer la « troïka » qui continue cependant à avancer. Toute la question est de savoir si elle suit toujours le bon chemin. T


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