L’intérêt du régulateur américain est tout à fait compréhensible, car il s’agit de l’acquisition la plus importante par une compagnie chinoise dans le secteur américain des technologies. Pendant ce temps, Lenovo fixe ses objectifs concernant Motorola. Grâce à cette marque, la société chinoise souhaite ravir la troisième place du marché des smartphones, après Apple et Samsung.
Lenovo a beaucoup de projets. En attendant l’aval du régulateur américain, l’entreprise chinoise a engagé de grands avocats, qui travaillaient auparavant avec le gouvernement américain et la CIA. Toutefois, pour les experts, cette transaction ne devrait pas faire face à beaucoup d’objections. Fin janvier, Lenovo a acheté Motorola Mobility à Google pour pratiquement trois milliards de dollars (2,22 milliards d’euros), ce qui est assez modeste pour une telle société. Il y a trois ans, Google avait acheté le fabricant de téléphones mobiles quatre fois plus cher. Certes, le moteur de recherche n’avait développé aucun projet pour Motorola, qui ne lui rapportait que des pertes. Eldar Murtazin, analyste en chef de l’entreprise Mobile Research Group, note que la valeur de Motorola a baissé pour une autre raison.
« L’entreprise Motorola Mobility avait été achetée par Google surtout pour ses brevets. Lorsque la transaction a eu lieu, les brevets étaient estimés à 5,5 milliards de dollars (4 milliards d’euros), et la société dans son ensemble à 12,5 milliards de dollars (9,25 milliards d’euros). Elle a en fait été achetée pour quatre milliards de dollars (2,96 milliards d’euros) de moins, parce que Motorola avait trois milliards de liquidités et un milliard d’abattements fiscaux, que l’entreprise à reçu par la suite. En ce qui concerne les autres réalisations, il s’agit probablement des travaux d’ingénierie que l’entreprise a obtenus et gardés, et qui ne seront pas vendus à Lenovo. »
Il y a tout de même environ deux mille brevets qui iront chez Lenovo. Avec Motorola, le constructeur d’ordinateur chinois accède au marché des smartphones.
« Pour Lenovo, un accès sur le marché américain des smartphones est très important. Pour l’instant, l’entreprise n’a aucune ouverture dans ce domaine, car la distribution d’ordinateurs est très différente de la distribution de téléphones. Pour eux, c’est une possibilité de renforcer leurs positions sur le marché américain, deuxième marché le plus important au monde après le chinois», poursuit Eldar Murtazin.
Dernièrement, Lenovo a officiellement confirmé son intention de devenir le troisième fabricant de smartphones aux États-Unis, mais aussi dans le monde. L’entreprise chinoise est déjà implantée dans le secteur mobile, mais elle ne vend que des téléphones bas de gamme. Maintenant, elle veut doubler les leaders du marché que sont Apple et Samsung. Selon Denis Kouskov, directeur général de l’agence de presse analytique Telecomdaily, Lenovo a besoin d’une stratégie de développement précise pour conquérir le marché, et il y aura de nombreux obstacles sur sa route.
« L’important est de voir comment la marque Motorola, qui était assez forte à l’époque, va être intégrée dans la structure globale. L’entreprise va-t-elle gérer deux marques commerciales (ce qui serait problématique) en pariant sur Motorola ? Le deuxième élément est le retour de Motorola sur le marché mondial, et pas seulement sur le marché américain, comme c’était le cas. Le plus important, c’est l’innovation, parce que les deux leaders actuels, Apple et Samsung, se sont fortement détachés des autres fabricants, principalement grâce à leurs innovations technologiques et les demandes dans cette sphère. »
Dans la course pour la première place, Lenovo devra, avec Motorola, proposer au marché un produit exclusif afin de ne pas être en concurrence avec les fabricants de téléphones de second plan. Alors que l’entreprise chinoise commence seulement à se préparer à développement de nouveaux produits, les fabricants du milieu de tableau, tels que Nokia, HTC et LG, se tiennent dans un mouchoir de poche. T
