Le troisième paquet énergétique risque de laisser l'Europe sans gaz

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Le Troisième paquet énergétique de l'Union Européenne est une vraie pierre d'achoppement entre la Russie et l'Europe. Dès le moment de l'adoption de ce document en 2009, des débats se prolongent sur l’avenir du projet « South Stream ». L'Europe se réfère à la sécurité énergétique, et le Gazprom - aux accords conclus avant l’entrée en vigueur de la loi.

La sécurité énergétique et la répartition des rôles, tels est la cible principale du Troisième paquet énergétique. Il interdit de posséder des gazoducs magistraux et de livrer en même temps le gaz pour le vendre aux Européens. D’après l'avis de la Commission européenne, cette loi augmentera la compétition, permettra aux nouveaux acteurs de pénétrer sur le marché et réduira le prix de l'énergie. Sur le papier, la libéralisation semble tout à fait convaincante, cependant, il est pratiquement impossible de réaliser les principes du Troisième paquet énergétique, trouve l'expert principal de l'Union des producteurs pétroliers et gaziers de Russie Roustam Tankaev.

Le schéma du Troisième paquet énergétique ne prend pas en considération le fait que le Gazprom est le principal fournisseur de l'Europe. Et ce fournisseur est une compagnie verticalement intégrée. C'est-à-dire, il travaille jusqu’au stade final – la livraison aux consommateurs. Les petits fournisseurs ne sont pas en état de construire des grands systèmes de gazoducs. Tout simplement, ils n’ont pas d'argent et de possibilités de crédit pour cela. C'est pourquoi, en fait, la variante idéaliste, prescrite dans le paquet ne peut être réalisée nulle part.

Les experts marquent que la construction d’un gazoduc devient préjudiciable dans ses conditions. En plus, il n'y a pas de compagnies qui pourraient l’alimenter par le volume nécessaire de gaz.

Il y a des moyens d’éluder la fameuse loi. Le fait est que les accords avec plusieurs pays de l'Europe par lesquels passe le « South Stream » étaient signés encore avant l'apparition du Troisième paquet énergétique. Le Gazprom a proposé bien des fois d’exclure le « South Stream » des normes du Troisième paquet énergétique. Cependant, les nombreuses négociations n'ont pas apporté de résultat pour le moment. D'ailleurs, l'expérience montre qu'une telle variante du développement des événements n'est pas exclue, croit le directeur de l'Institut de l'énergie nationale Sergei Pravosoudov.

Tous les grands projets gaziers qui étaient réalisés ou se réalisent maintenant en Europe, étaient exclus du 3e paquet. Ses normes sont prescrites de sorte que le propriétaire du gaz ne peut pas investir dans le système du transport gazier. Cela doit être fait par un autre investisseur. Mais il n’y en a pas car le troisième paquet énergétique prévoit une norme très basse de rentabilité.

Le changement positif dans l’attitude envers le « South Stream » est apparu, chose étrange, après le refroidissement des relations entre le Gazprom et l'Ukraine. En comprenant que la politique, c’est bien, mais qu’en fin de compte, l'Europe risque de rester sans gaz, la Commission européenne a adouci le ton. La volonté de la Commission européenne de continuer les négociations le sur le «South Stream» donne l'espoir que tôt ou tard, l'Europe sera prête à faire des concessions et cela permettra aux parties de trouver un compromis.

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