Les agriculteurs européens souffrent de l'embargo russe

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Les experts des ministères de l'Agriculture de l'UE et les 28 membres de la Commission européenne ont évoqué le 14 août l'indemnisation des agriculteurs européens, sérieusement touchés par les mesures de rétorsion prises par la Russie pour réagir aux sanctions de l'UE, écrit jeudi 14 août le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

On ignore qui bénéficiera du fonds de réserve de 420 millions d'euros, à quelles conditions et quel sera le montant mais la Pologne, la Grèce, la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et les pays baltes ont déjà demandé une assistance financière. Même si Bruxelles allouait des fonds pour couvrir les énormes pertes subies par les dizaines de milliers de fermiers à travers l'Europe, cela ne permettrait pas de compenser à long terme la perte du marché russe.

Athènes prévoit que la situation sera critique dès l'automne, compte tenu des éventuelles perturbations des fournitures de gaz russe via l'Ukraine. Les Grecs procèdent de toute urgence au stockage de 130 000 mètres cubes de gaz liquéfié dans leurs réserves souterraines. Toutefois, cette quantité suffira uniquement pour assurer 10 jours de consommation normale.

"Etant donné que de nombreuses entreprises grecques fonctionnent au gaz et qu'un quart de l'électricité du pays est fabriqué avec du gaz, une véritable crise politique attend la Grèce. Et l'opposition, qui exige instamment du gouvernement qu'il quitte le régime de sanctions contre la Russie, fera tous les efforts nécessaires pour cela", explique un haut fonctionnaire grec.

Néanmoins, au niveau officiel, le gouvernement grec s'efforce de garder son calme. "Notre politique ne peut pas se construire sur les fournitures de pêches", a récemment déclaré la porte-parole du gouvernement grec Sophia Voultepsi, ajoutant que la Grèce n'avait pas l'intention de saborder son alliance avec l'Occident.

Cependant, les fermiers grecs, révoltés par la politique actuelle d'Athènes et qui pâtissent de la guerre commerciale entre l'UE et la Russie, pourraient "saborder" le gouvernement déjà fragile d'Antonis Samaras.

Dans les régions horticoles du nord de la Grèce - les plus touchées par les mesures de rétorsion russes - des dizaines de milliers de familles vivent uniquement des revenus de la vente de fruits. Selon les médias grecs, près de 3 000 camions de fruits frais ont dû revenir en Grèce après l'interdiction d'importer en Russie des produits agricoles européens.

Dans ces circonstances, les fermiers grecs ont commencé à se réunir pour soumettre des demandes collectives d'indemnisation des pertes déjà subies, mais il est pratiquement impossible de calculer la somme exacte du préjudice par rapport aux prochaines récoltes.

"La confirmation des indemnités que nous attendons de l'UE serait une bonne chose, mais cela ne règle pas le problème. Il sera résolu si nous revenons sur le marché russe ou si nous trouvons des marchés alternatifs", a déclaré mardi le vice-ministre grec des Affaires étrangères Dimitris Kourkoulas.

Mais les fermiers grecs ne sont pas optimistes quant à cette dernière variante.

"Nous avons fait beaucoup d'efforts pour entrer sur le marché russe parce qu'il était impossible d'entrer sur d'autres marchés. En UE, nous sommes confrontés à une concurrence inévitable avec l'Italie et l'Espagne. J'ai personnellement essayé de placer nos produits sur les rayons de grands réseaux commerciaux européens, mais cela ne les intéresse pas", déplore Christos Jannakakis, président de l'association des coopératives agricoles de Grèce.

 

RIA Novosti

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