Pourquoi l’Ukraine veut-elle créer une zone de libre-échange avec l’UE ?

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Les experts se sont réunis à Bruxelles pour discuter des conséquences de la création d’une zone de libre-échange entre l’UE et l’Ukraine. L’Europe tente de convaincre Moscou que son association avec Kiev ne menace en rien l’économie russe. Cependant, la Russie insiste sur une révision de certains dispositifs de l’accord, et dans le cas contraire, elle menace de prendre des mesures adéquates. En même temps, les autorités kiéviennes cherchent à suspendre le processus sans par ailleurs refuser l’association, avancent certains analystes.

Nous vous proposons de lire ce qu’en dit le président russe Vladimir Poutine.

« Selon les estimations les plus prudentes, le préjudice de la mise en œuvre de l'accord entre l'Ukraine et l'UE pourrait atteindre 100 milliards de roubles pour la Russie. Donc, 3 milliards de roubles à la première étape. Des secteurs entiers de l’industrie et de l'agriculture pourraient être touchés, et s’y ajoutent les conséquences pour le taux de croissance et pour l’emploi. Nous comprenons nos partenaires européens – ils se sont déjà familiarisés avec le marché ukrainien, ils veulent prendre ce qui reste encore, chasser et remplacer les autres. »

La production nationale, faible en termes de compétitivité, sera remplacée par l’européenne, même sur le marché ukrainien, souligne le président russe. La production ukrainienne affluera donc dans les pays de l’Union douanière et surtout en Russie. Même chose pour la réexportation illégale de produits de l'UE sous le couvert des produits ukrainiens (pour éviter les taxes douanières).

Les experts russes ne sont pas venus les mains vides : Moscou a des propositions concrètes visant à limiter les risques éventuels. La Russie voit la menace principale dans la sphère de libéralisation des tarifs, de l’administration des douanes, de la réglementation technique. En outre, le ministère russe du Développement économique craint l’afflux de voitures européennes d’occasion qui arriveront en masse en passant par l’Ukraine. Les dépenses du business risquent d’augmenter en raison de la complication des opérations douanières. Moscou s’inquiète également des différences existant entre les normes sanitaires et phytosanitaires russes et européennes, ainsi que le contrôle qualité de la production.

Le plus important est que l’Ukraine ne gagne rien avec cet accord, et les Ukrainiens resteront toujours aussi éloignés du « paradis européen » tellement convoité. De plus, l’association fera couler l’économie ukrainienne, comme le montre l’expérience de la Bulgarie et de la Roumanie « euro-intégrées ». Les autorités kiéviennes le comprennent bien, estime Mikhaïl Smoline, directeur adjoint à l’Institut des recherches stratégiques.

« Les autorités kiéviennes comprennent que l’accord n’est pas avantageux du point de vue économique. La dissolution du parlement et d’autres mesures semblables traduisent le fait qu’elles voudraient elles aussi suspendre la ratification du document. Mais je pense que l’UE les fera aller jusqu’au bout et elles ratifieront ces accords si désavantageux. »

Les autorités russes ont à plusieurs reprises souligné qu’elles n’étaient pas disposées à rester indifférentes. Si on n’arrive pas à se mettre d’accord, Moscou sera obligé de riposter. En l’occurrence, la Russie annulera les droits de douane sur les importations ukrainiennes dans la zone de libre-échange au sein de la Communauté des Etats indépendants, et les mettra sous la « clause de la nation la plus favorisée ». Cela signifie que les produits ukrainiens seront taxés de sorte que le taux moyen d’imposition ne contredise pas les normes de l’OMC. /N

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