La géopolitique précipite la chute des investissements étrangers en Chine

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Une baisse sans précédent des investissements étrangers en Chine s’est produite, non sans ingérence de la politique.

C’est ainsi que les experts russes ont commenté leur réduction de 14 % en août dernier par rapport à août 2013. En juillet, l’effondrement a été encore plus important – de 16,9 %. C’est la première fois depuis 2009 que cet indicateur chute à ce rythme durant deux mois de suite.

La Corée du Sud revient en première position pour ses placements de capitaux en Chine. Ses investissements directs ont augmenté en août de 31,3 %. Au pôle opposé se trouve à présent le Japon, dont les investissements en Chine ont chuté de 43,3 % en comparaison de l’année dernière. Ces chiffres sont un miroir des rapports politiques dans le triangle Pékin-Séoul-Tokyo.

Les placements directs de capitaux des Etats-Unis et de l’UE en Chine ont brusquement baissé de 17-18%. Les frais croissants des sociétés occidentales ne permettent plus d’obtenir en Chine les profits énormes d’il y a encore 10 ans, estime Denis Tiourine, qui dirige le Club d’affaires de l’Organisation de coopération de Shanghai. Toutefois, dans la chute des investissements étrangers en Chine il y a une certaine composante politique, considère l’expert :

« La croissance de la puissance économique de la Chine préoccupe de plus en plus les Etats-Unis et l’UE. La Chine les concurrence de plus en plus sur les marchés, dont celui de placement de capitaux. Elle fait à la fois valoir ses intérêts économiques et politiques là où le faisaient traditionnellement les Etats-Unis : en Amérique du Sud, en Afrique et dans le Sud-est asiatique. Dans ce contexte, aux considérations purement économiques viennent s’ajouter des raisons géopolitiques, liées au nécessaire refoulement du potentiel économique croissant de la Chine. »

Quant à Alexandre Salitski, principal collaborateur scientifique à l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales auprès de l’Académie russe des sciences, il juge que les capitaux étrangers sont progressivement évincés par le capital chinois du marché local. Il est devenu suffisamment mûr pour concurrencer les investisseurs étrangers. Au regard de l’expert, cette tendance se ressentira sur l’importance annuelle des capitaux attirés de l’étranger :

« L’indicateur annuel des investissements étrangers directs en Chine va lui aussi probablement baisser. Il n’y a là rien de grave pour son économie. D’abord, parce que ce pays reste le leader sur ce plan parmi les pays émergeants. Ensuite, il se trouve au stade de développement, quand le capital suffit déjà. Il devient même excédentaire dans certaines branches. D’où le nouveau rôle de la Chine comme exportatrice mondiale de capitaux. »

En 2013 la Chine a attiré 118 milliards de $ d’investissements directs. C’est un record. Tout comme les 105 milliards de $ placés par les sociétés chinoises à l’étranger. /N

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