Gaz : la Chine et l’Inde sont prêtes à élargir leur coopération avec la Russie

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Les sanctions occidentales contre la Russie suite à la situation en Ukraine posent un défi au secteur pétrogazier russe. Certains partenaires étrangers se retirent de projets russes nonobstant les pertes que cela leur cause. Les compagnies pétrogazières chinoises et indiennes sont au contraire prêtes à élargir leurs activités en Russie.

Selon les experts, la Chine doublera sa consommation de gaz naturel d’ici 2020. Ses « appétits gaziers » ont déjà augmenté de 12% cette année, précise le directeur de l’Institut du secteur d’énergie national Sergueï Pravossoudov.

« Aujourd’hui le charbon constitue la base de la balance énergétique chinoise. Sa part s’élève à environ 70%. La Chine brûle plus de charbon que le reste du monde ce qui a déjà conduit à une catastrophe écologique dans de grandes mégapoles. Pour remédier à ce problème la Chine doit passer au combustible vert. Difficile de proposer autre chose que le gaz. La production intérieure de gaz ne permet pas à la Chine de satisfaire la demande. Le pays fait donc tout son possible pour augmenter les importations. La consommation de gaz va donc rapidement progresser à moyen terme ».

D’ici 2020 la Chine va consommer environ 300 milliards de mètres cubes de gaz. Selon le directeur de l’Institut du secteur d’énergie national, la collaboration avec Gazprom est une option optimale pour la Chine. Primo, la compagnie russe est prête à exporter jusqu’à 100 milliards de mètres cubes par an. Secundo, les relations exceptionnelles entre la Chine et la Russie excluent tout risque politique.

L’Inde représente un autre marché gazier que la Russie doit occuper. Il s’agit du gaz naturel liquéfié (GNL) mais pas seulement, poursuit Serguei Pravossoudov.

« Quant à l’Inde, on y exporte du pétrole. Les exportations de gaz sont pour l’instant peu significatives. Il s’agit principalement du GNL en provenance du Sakhaline. Dans l’avenir le GNL exporté vers l’Inde sera celui du projet Yamal réalisé par Novatek au nord de la Sibérie occidentale. On étudie la possibilité de construire un gazoduc vers l’Inde. Ce projet comporte plusieurs points négatifs. Premièrement, c’est trop loin. Deuxièmement, la géologie est complexe. Troisièmement, la situation politique n’est pas simple. Je crois que l’augmentation des exportations vers l’Inde se passera par l’augmentation des exportations du GNL ».

Dans le contexte de sanctions antirusse le secteur pétrogazier russe est amené à faire deux choses à la fois : chercher de nouveaux partenaires pour prospecter de nouveaux gisements et de nouvelles technologies pour les substituer aux technologies occidentales. Les compagnies pétrogazières chinoises et indiennes ont déjà annoncé vouloir élargir leur coopération avec la Russie en envisageant de participer à la prospection de nouveaux gisements aussi bien sur le continent qu’en mer.

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