L'Algérie met en marche la planche à billets et crée un équivalent de 26 milliards d'euros

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La Banque d'Algérie a déclaré avoir fait fonctionner jusqu'en mars dernier la planche à billets pour créer 3.585 milliards de dinars de monnaie, soit environ 26 milliards d'euros. Dans un rapport cité par le Journal officiel, elle a précisé que cette émission s'inscrivait dans le cadre d'un plan quinquennal approuvé par les parlementaires.

Jusqu'au 31 mars dernier, la Banque d'Algérie a procédé à l'émission de billets. Elle a confirmé dans son rapport mensuel, cité par le Journal officiel, qu'elle avait émis avant la fin du mois de mars 2018 un total de 3.585 milliards de dinars, soit près de 26 milliards d'euros. Cette émission s'inscrit dans le cadre d'un plan quinquennal de recours à la planche à billets qui a été approuvé par les parlementaires en septembre dernier afin de financer la dette publique, d'éviter une cessation du versement des salaires et pensions aux fonctionnaires et retraités et de relancer les projets à court de financement.

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En effet, les besoins du Trésor public algérien en financement sont très lourds cette année. Selon le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya, si l'année dernière ils s'étaient chiffrés à 570 milliards de dinars (environ 4,1 milliards d'euros), ces besoins ont triplé cette année pour atteindre un équivalent de 13,2 milliards d'euros et doivent constituer l'année prochaine 580 milliards de dinars, soit quelque 4,2 milliards d'euros.

Ce plan était conforme aux orientations souhaitées par le Président Abdelaziz Bouteflika qui n'envisageait pas pour son pays l'option de recourir à l'endettement extérieur pour financer la commande publique et permettre une relance de la croissance économique. Toutefois, il s'est retrouvé sous le feu des critiques du Fonds monétaire international (FMI) et de l'opposition.

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Ainsi, le FMI, qui avait affirmé dans un rapport que l'Algérie devait saisir les opportunités qui se présentaient à elle pour «atteindre le double objectif de stabilisation macroéconomique et de promotion d'une croissance durable», estime que ces mesures risquent d'aggraver les déséquilibres, d'accentuer les tensions inflationnistes et d'accélérer la perte de réserves de changes, ce qui créera un environnement économique qui ne sera propice ni aux réformes, ni au développement du secteur privé.

Pour l'opposition, un tel financement non conventionnel conduira à une flambée de l'inflation, à la baisse du pouvoir d'achat et à la chute du cours du dinar algérien.

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