Les cinq menaces qui pèsent sur les banques européennes

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Cette année, certaines banques en Europe doivent redoubler d’efforts pour affronter la concurrence et un environnement économique instable, écrit Les Échos, qui dresse un tableau des principaux problèmes à résoudre pour ces établissements.

Risque du taux négatif et de blanchiment, incertitudes conjoncturelles, évolutions réglementaires, influence des technologies, tels sont les défis majeurs que les banques européennes doivent relever, rapporte le quotidien français Les Échos.

«Blanchiment» et «fraude fiscale»

Les amendes liées à la crise des subrimes et aux manipulations des indices Libor et Euribor sont l’un de ces dangers, précise le média. En effet, des banques comme UBS et HSBC sont dans le viseur de certains pays européens qui luttent contre la fraude fiscale et se sont vue infliger des amendes considérables. Le 6 août, la banque britannique a consenti à payer près de 300 millions d’euros pour mettre fin à une enquête pénale pour «blanchiment» et «fraude fiscale» en Belgique. Les établissements financiers Danske Bank et ABN Amro sont aussi dans l’œil du cyclone.

Évolutions réglementaires

Depuis la crise financière, les autorités françaises «n'ont cessé de renforcer l'arsenal réglementaire pour discipliner une industrie exposée à des dérives», explique Les Échos. D’après la Banque de France, entre la crise et l’année 2016, les banques françaises ont plus que doublé leurs fonds, à 296 milliards d'euros. Mais ce n’est pas tout.

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Les banques font face à «la transposition des règles prudentielles de Bâle III, qui viendrait augmenter en moyenne de 24 % leurs exigences en capital, soit 135 milliards d'euros», affirme l'Autorité bancaire européenne à laquelle se réfère le quotidien d’information économique et financière.

«Cet accord se traduirait par une rupture d'égalité des conditions de concurrence et de rentabilité avec les banques américaines, qui verront leurs exigences de capital augmenter de 1,5 % seulement», ont expliqué en juillet les présidents des fédérations bancaires française (FBF) et allemande (BDB) aux Échos.

Le média précise que d'autres évolutions réglementaires menacent le modèle économique des banques, à savoir DSP2 (paiements), MiFID II (marchés financiers), RGPD (protection des données), etc.

L’influence des technologies

Comme l’explique Les Échos, avec la révolution technologique, le «statut d’intermédiaire financier» des banques est en danger.

«Les forces duales de l'innovation technologique (et des données) et les changements dans l'environnement réglementaire et plus largement sociopolitique ouvrent des pans de ce système d'intermédiation financière à des nouveaux entrants», affirme McKinsey dans un rapport.

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Par exemple, des sociétés telles que PayPal, Stripe ou AliPay, ou encore Facebook avec son portefeuille Calibra, ne cessent de se développent et menacent désormais les établissements bancaires traditionnels.

«Les banques traditionnelles seront sous pression pour trouver des partenaires ou se réinventer», estime le cabinet de conseil.

Les «incertitudes conjoncturelles»

Suite en grande partie à la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), les banques ont profité du fait que le «coût du risque reste collé à un plancher extrêmement bas. Autrement dit, les faillites sont rares, les clients restent solvables, le risque de prêter de l'argent est quasiment nul», indique Les Échos.

Mais en prenant en considération les incertitudes conjoncturelles observées ces derniers temps, ce système peut faire l’objet de changements. Le 7 août, Commerzbank a déjà vu un doublement du coût du risque en hausse au deuxième trimestre et a mentionné des «cas individuels». En France, Crédit Agricole a aussi observé une hausse de 60 % de son coût du risque.

Vers le taux négatif?

L’un des défis les plus importants pour les banques est de continuer d’enregistrer des bénéfices alors que l’argent est «devenu quasiment gratuit».

«De fait, sous l'influence du QE (pour «quantitative easing»), les banques qui transforment de la ressource à court terme en crédit à long terme ont vu leurs marges de crédit s'aplatir. Ce n'est pas nouveau mais, dans l'esprit des banquiers, cette période "anormale" était sur le point de se refermer», explique Les Échos.

Enfin, la BCE a «ouvert la porte» à une nouvelle baisse du taux de dépôts négatif imputé aux réserves excédentaires que les établissements financiers placent auprès d'elle tous les jours.

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