Dette, budget: la France une fois de plus dans le collimateur de Bruxelles

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La France est à nouveau épinglée par la Commission européenne, tant pour son budget non conforme aux règles communautaires que pour sa dette trop élevée. Une situation périlleuse, qui pourrait coûter cher aux épargnants français.

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La France, cancre budgétaire de l’Europe? Bien qu’il soit encore dans les tuyaux du Parlement, la Commission européenne a fait savoir qu’elle n’appréciait guère les errements du budget tricolore, et a épinglé Paris et Rome, mercredi 20 novembre. Aux yeux de Bruxelles et de son Commissaire aux affaires économiques, Pierre Moscovici, les budgets pour l’année 2020 des deux pays européens présentent des risques de «non-conformité» avec les règles européennes, à savoir la fameuse règle des 3% de déficit.

En prime, la France et l’Italie, tout comme la Belgique et l’Espagne ont vu leur dette publique pointée du doigt. Il faut dire qu’au regard des statistiques d’Eurostat, ces quatre pays sont les seuls des 28 à n’avoir pas su réduire leur endettement ces dernières années. Des États que Pierre Moscovici «invite à poursuivre des politiques budgétaires prudentes». Si contrairement à ses trois voisins, la France était parvenue à faire stagner sa dette publique entre 2017 et 2018, elle atteindra les 99,2% en 2019, flirtant dangereusement avec le seuil symbolique des 100% du PIB.

​Le seuil est certes symbolique, mais il n’en témoigne pas moins du déséquilibre des finances publiques françaises. Dans le système actuel, la France vit au-dessus de ses moyens et les États européens ayant franchi le seuil d’un endettement à trois chiffres ont tous fini par passer par la case «crise économique et financière», avec les restructurations de dette, mesures d’austérité imposées par des organismes étrangers et privatisations massives qui vont avec.

Or, on nous l’a suffisamment rabâché au cours de la dernière décennie, la France n’est ni la Grèce ni Chypre, elle est bien trop grosse pour être renflouée. La faillite d’un État? Bien que difficilement appréhendable par nos concitoyens, un tel scénario n’a rien de fantasmagorique, même pour une économie du «Nord». 71 États ont fait défaut entre 1975 et 2006, comme le rappelait Le Figaro, qui rappelait au passage que la France avait déjà fait faillite… 8 fois au cours de sa longue histoire, la dernière en 1812. Et pour renflouer un État, les options sont peu nombreuses :

«Il faut être très clair par rapport à la dette, vous avez deux solutions pour qu’on arrive à la payer, soit c’est l’impôt –et donc ça, la France est championne du monde–  soit ce sera un jour taper sur l’épargne. C’est l’un ou l’autre, vous n’avez pas 36 solutions»,

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avertissait le 20 novembre l’économiste Philippe Dessertine sur le plateau de C dans l’air. Pour lui, les Français doivent se rendre compte «qu’il n’y a pas de baguette magique», insistant sur le fait que quoi que promettent les leaders politiques, la dette sera payée en priorité aux créanciers étrangers. Ils détiennent aujourd’hui plus de 64% de la dette du pays, leur confiance, qui nous permet d’emprunter à taux particulièrement bas est bien trop précieuse pour que Paris se permette de ne pas honorer ses dettes envers eux. Le plus vraisemblable, c’est que les détenteurs de la dette française qui ne seront pas honorés seront… les épargnants français, qui après tout n’auront pas le choix. «Les créanciers, ceux-là ont les paiera parce, que ceux-là on aura besoin de renouveler. C’est d’abord les épargnants français», qui seront les pigeons de la farce, résume l’économiste.

Quoi qu’il en soit, ce coup de semonce de la Commission européenne tombe particulièrement mal à quelques jours du début d’un mouvement social de grande ampleur contre la réforme des retraites ou encore pour demander une revalorisation des moyens financiers alloués à l’hôpital. Des revendications qui coûteront cher, si le gouvernement devait céder, sans même prendre en compte des mesures concédées par le gouvernement pour tenter de calmer la grogne des Gilets jaunes. Mesures se chiffrant à 17 milliards d’euros.

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