Nord Stream 2: les USA risquent d’être «considérés comme un pays franchement hostile» en Europe

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Comme l’a révélé à Marianne un chercheur à la FRS, l’idée de sanctionner le Nord Stream 2 n’aboutira pas forcément à l’achat de gaz naturel liquéfié américain. En outre, selon lui, les Européens risquent de considérer les États-Unis «comme un pays franchement hostile».

Alors que le Congrès américain s'apprête à voter un second volet de sanctions pour empêcher la finalisation du Nord Stream 2, Nicolas Mazzucchi, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), a expliqué dans une interview accordée à Marianne les conséquences de cette stratégie pour les États-Unis.

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«Fin délibérée du partenariat transatlantique»: Schröder sur les sanctions contre le Nord Stream 2
Selon lui, la tentative d’isoler ainsi la Russie est une idée perdante car, «si les Européens ont besoin du gaz russe, ils s’en fourniront, même sans le Nord Stream 2, via les tuyaux existants».

«Si Washington arrive finalement à bloquer le Nord Stream 2, rien ne dit que cela bénéficie au GNL américain. En revanche, il y a un risque qu’un certain nombre de pays européens commencent à considérer les États-Unis comme un pays franchement hostile», a estimé Nicolas Mazzucchi.

Comme il l’a indiqué à Marianne, le contexte international n’est pas favorable aux États-Unis eu regard à leur compétition stratégique globale avec la Chine.

«Si la volonté des Américains est d'empêcher les Russes de poser le tuyau, ce sont bien les Européens qui sont criminalisés», a précisé M.Mazzucchi.

De nouvelles sanctions contre le Nord Stream 2

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Les nouvelles sanctions US contre Nord Stream 2 ont «peu de chances de l’arrêter», selon Forbes
Des sénateurs américains ont introduit le 4 juin une nouvelle proposition de loi visant à sanctionner toutes les entreprises qui fournissent une certification, une assurance et des installations portuaires au projet Nord Stream 2.

Washington a déjà adopté des sanctions en décembre dernier, exigeant que les entreprises impliquées dans la pose des conduites en mer Baltique arrêtent leurs travaux. La société suisse Allseas a immédiatement rappelé ses bateaux.

En réagissant à cette nouvelle proposition de loi, Angela Merkel a souligné que ces mesures ne correspondaient pas à «notre compréhension de la loi» et allaient à l’encontre des discussions en cours. Dénonçant des «sanctions extraterritoriales», Merkel a appelé à mener le projet de construction à son terme. Le gouvernement allemand envisage d’ailleurs une riposte économique au cas où Washington persévérerait dans sa démarche, rapporte Bloomberg.

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