Un économiste bulgare explique l’impuissance des USA face au gazoduc Nord Stream 2

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Les États-Unis ne parviendront pas à empêcher la construction des gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream en Europe parce qu’ils n’offrent aucune alternative à ces projets, a estimé Nina Dulgerova, docteur en économie et analyste politique, au journal bulgare Trud.

Washington ne dispose pas d’instruments pour arrêter la construction des gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream, qui permettront d’acheminer du gaz russe en Europe, a déclaré Nina Dulgerova, docteur en économie et spécialisée en géopolitique, au journal bulgare Trud.

«Au XXIe siècle, ceux qui dominent sur les marchés de l'énergie peuvent créer des sphères d'influence politiques et économiques durables. Cependant, les États-Unis ne disposent pas d’outil efficace pour arrêter ces gazoducs. Les Russes mèneront à bien la construction du Nord Stream 2. Et les Américains sont impuissants car ils ne peuvent pas offrir d'alternative», a indiqué Mme Dulgerova, commentant les nouvelles menaces de sanctions visant les entreprises participant à ces deux projets.

Selon elle, les États-Unis appellent l’Europe à renoncer au gazoduc Turkish Stream et à son extension Balkan Stream au nom de la diversification des sources d’énergie et proposent d’acheter leur gaz naturel liquéfié. Mais l’infrastructure alternative n’a pas encore été mise en place.

«Si nous ne tenons pas compte de la rhétorique politique, il est clair que tout ce qui est réellement construit sera en fait rempli de gaz russe. Tout le reste n'est qu’hypothèses», a ajouté Mme Dulgerova.

Nord Stream 2 visé par les sanctions US

Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites de gaz d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, qui relieront la Russie à l’Allemagne en passant par le fond de la mer Baltique. Il est réalisé par la société Nord Stream AG détenue par le groupe russe Gazprom. Ses partenaires européens Royal Dutch Shell, OMV, Engie, Uniper et Wintershall le financent à hauteur de 50%, soit quelque 950 millions d'euros chacun.

Les États-Unis, qui font la promotion de leur gaz naturel liquéfié en Europe, s’opposent à la réalisation de ce projet. Washington a adopté des sanctions à cet effet en décembre 2019, les étendant en octobre 2020. Les nouvelles mesures peuvent concerner un grand nombre de sociétés et banques, ainsi que des organisations gouvernementales européennes, précise un document du ministère allemand de l’Économie.

Turkish Stream et Balkan Stream

Annoncé en décembre 2014, le Turkish Stream doit alimenter le sud de l'Europe en passant sous la mer Noire. Le gazoduc a été officiellement mis en exploitation le 8 janvier 2020 en présence des Présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine. Il fera transiter 31,5 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l’Europe.

Le Balkan Stream est une extension du Turkish Stream qui traverse la Bulgarie du sud à l’ouest, de la frontière turque à la frontière serbe. Le journal Trud a annoncé le 17 décembre la fin des travaux de construction de ce pipeline d’une capacité de 13,9 milliards de mètres cubes par an.

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