L’Église d'Angleterre a parfois apporté plus de soutien à des pédophiles qu’à leurs victimes

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Un récent rapport d’enquête met en cause les prises de décision de l’Église d'Angleterre vis-à-vis de certains pédophiles. L’institution a permis à plusieurs d’entre eux de continuer à travailler, parfois avec des enfants, après qu’ils ont exprimé des remords pour leurs actes, selon le document.

L’Église d'Angleterre a choisi de pardonner à certains pédophiles qui avaient exprimé des remords et leur a permis de continuer à travailler, relate un récent rapport. Ces conclusions ont été établies par l’Independent Inquiry into Child Sexual Abuse (IICSA), une enquête indépendante commandée par Theresa May sur le sujet.

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L’enquête rappelle qu’entre 1940 et 2018, 390 membres du clergé ou personnes de confiance ont été condamnés pour des infractions sexuelles sur des enfants. Le rapport pointe notamment du doigt l’attitude de l’Église qui a traité les auteurs présumés «avec plus de soutien que les victimes». La notion de «pardon» au sein de l’intuition est également mise en cause, l'IICSA déclarant que c’était «la réponse appropriée à tout aveu d'actes répréhensibles» pour de nombreux membres du clergé.

«Certains chefs religieux utilisent le "pardon" pour justifier un échec à répondre de manière appropriée aux allégations», indique ainsi le rapport.

Permission de continuer à travailler avec des enfants

Au-delà du simple pardon, certains auteurs de violences sexuelles ont été autorisés à travailler de nouveau avec l’Église d'Angleterre, après s’être repentis de leurs actes.

Le rapport cite notamment le cas Timothy Storey, un responsable de la jeunesse du diocèse de Londres, purgeant actuellement 15 ans de prison pour plusieurs délits contre des enfants, dont un viol. Alors qu’il avait pourtant avoué ses fautes à un de ses supérieurs, Timothy Storey a pu continuer son travail avec des enfants au sein de l’Église.

Timothy Storey a en outre reçu des soins et une supervision continue de la part de l’Église lors de ses deux procès, alors que certaines de ses victimes «ne se sentaient pas crues et se sentaient seules sans soutien», affirme le rapport.

«Les auteurs ont été défendus par leurs pairs, qui ont également cherché à les réintégrer dans la vie de l'Église sans prendre en compte le bien-être ou la protection des enfants et des adultes vulnérables», déclare le document de l'IICSA.

Refus de signaler les pédophiles

Le rapport dénonce également la volonté de l’Église d'Angleterre de régler les affaires de pédophilie «en interne», pour éviter de salir la réputation de l’institution. Une attitude qui a poussé certains responsables à refuser de signaler les pédophiles aux agences compétentes. Ce qui a fini par entraver les enquêtes et «permis aux agresseurs d’échapper à la justice».

L'IICSA met enfin l’accent sur une «culture de peur et de secret» entourant la sexualité dans l’Église. Une atmosphère de tabous, qui a amené certaines personnes à confondre homosexualité et abus sexuels d’enfants, au sein du clergé.

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